Nous n'allons pas vous laisser en haleine plus longtemps : oui, elles sont au rendez-vous ! Nous ne sommes pas encore sur la rive nord, zone , de
prédilection pour ces grands animaux, et pourtant, le jour béni du 31 juillet 2012 au lieu dit Saint-Simon, les Faurefive ont vu leurs premières baleines !!!
Mais reprenons depuis le début.
Nous sommes sur la rive sud du Saint-Laurent, et baleines ou pas, le Saint-Laurent est splendide. C'est quelque chose d'assez peu commun, un fleuve,
un estuaire, un océan, c'est tout cela à la fois : un fleuve avec des marées, une mer non salée, un estuaire de 50 km de large. Les eaux deviennent progressivement salées ; la faune et la flore
évoluent aussi d'ouest en est.
Nous avons commencé notre route le long du fleuve à Beaumont, et plus nous allons vers l'est plus les noms réveillent des rêves d'aventures
enfantines, de trappeurs et d'indiens : Saint-Michel de Bellechasse, Saint-Jean port Joli, l'Île aux grues, Saint Roch des Aulnaies, Rivières Ouelles, Kamouraska, Rivière du Loup, Trois Pistoles,
Rimouski...
Ce pays est le cœur de la Nouvelle-France, encore plus attaché à ses racines et à sa culture que la lointaine et cosmopolite Montréal.
L'organisation actuelle du territoire témoigne encore de la vie seigneuriale de cette époque : les villages correspondent à d'anciennes seigneuries et sont régulièrement espacés. Les domaines ont
la forme rectangulaire toute en profondeur de ce que recevaient les nouveaux colons au 17ème siècle. Tout ceci nous a été expliqué par Stève et Lucie chez qui nous avons passé deux jours bien
agréables. Passionné par l'histoire de son pays Stève nous a appris plein de choses sur la Nouvelle-France. De leur côté, les enfants retiendront plus particulièrement la séance de baignade dans
les eaux vaseuses du Saint Laurent avec Stève et son fils Aurel de 11 ans. Regardez bien la photo ! D'abord un peu méfiants, les enfants ont petit à petit mis un pied, puis la main, puis les
jambes et finalement tout le corps dans la vase douce et chaude du rivage !! Génial, voluptueux, super agréable ! On se rince en plongeant dans l'eau, et on y retourne en rampant : c'est plus
marrant !
Nous avons passé de belles journées le long du Saint-Laurent. Il fait toujours aussi beau et moins chaud, les routes sont plus plates et donc
pédaler est très plaisant. Quoi que, quand nous roulons sur des pistes, c'est assez cailouteux, poussièreux, voire pentu aussi. Avec le soleil derrière les montagnes des Laurentides, nous avons
souvent pu admirer de somptueux couchers de soleil : sur le bateau nous menant sur l'île aux grues (escapade juste pour le plaisir d'aller dormir sur une île et de prendre le bateau), depuis les
campings de bord de fleuve et le meilleur sans doute depuis le terrain d'Hervé à Kamouraska. Ce soir-là, Clémentine est un peu sur les rotules. Mais pas de camping à Kamouraska ; le suivant est à
18 km, 18 de trop pour notre super Cléclé (je vous rassure, vu le chahut dans la tente le soir, elle avait retrouvé des forces). Alice va faire des courses chez le dépanneur local : « le
jardin du bedeau » et Hervé l'épicier, avec une gentillesse désarmante et désintéressée, nous propose de dormir sur son terrain. Et celui-ci est, à l'unanimité des Faurefive, le mieux placé
de tout le village pour admirer le plus beau coucher de soleil du monde ! Mis à part quelques moustiques, c'est un soir d'autant plus mémorable qu'une heure avant on ne savait pas trop où
dormir.
Avant de prendre le traversier entre Rimouski et Forestville, nous passons 2 jours à explorer le
parc national du Bic : magnifique petite région où les Appalaches rencontrent le fleuve en creusant des criques, des baies peuplées de phoques, de cerfs de Virginie, d'oiseaux, de renards,
etc. Comme souvent au Québec, ces animaux sont très faciles à observer de près (même de très près pour Alice qui, à vélo, a failli percuter une biche ...). Nous y avons aussi passé une super
nuit, au bord du fleuve dans une baie sauvage.
Voilà maintenant bientôt 3 semaines que nous sommes partis et notre petite troupe prend lentement son rythme. Nous avons encore un peu de mal à
partir tôt le matin, les trajets à vélo pourraient prendre un peu moins de temps si on faisait des pauses pique nique plus courtes … mais bon, c'est encore les vacances, et on s'accorde du bon
temps ! A part le déluge du premier jour au départ de Montréal, nous n'avons pas eu une seule goutte de pluie. Notre peau commence à ressembler à celle d'un « coureur des bois »:
bronzée avec de magnifiques boutons de moustiques. Nous sommes régulièrement interpelés, questionnés, encouragés, admirés, (incompris ?) et peut-être aussi pris pour des fous. Les
« bienvenus chez nous » fusent de toutes parts. Nous sommes parait-il « beaux à voir » (sans doute pas dans un sens esthétique !!!). Il faut dire qu'à part quelques autres
cyclistes croisés sur la route verte, les touristes québécois que nous voyons ne nous ressemblent guère. La « route verte » (itinéraire cyclable) est malheureusement
souvent un bas-côté de la route 132, route touristique assez « achalandée » (là on vous aide pour le quizz). Nous sommes dépassés par des convois incroyables : un camping-car/camion
(taille semi-remorque) tirant une voiture, et aussi par des hordes de Harley-Davidson. Dans certains campings, les tentes ne sont pas acceptées. Dans d'autres, nous avons été pris pour des
extra-terrestres quand nous avons demandé si il y avait un endroit pour faire la vaisselle.
Allez encore un petit mot pour vous raconter les baleines !!!
Nous étions sur une petite route de bord de mer et comme souvent, ce n'était qu'une suite de propriétés privées. Nous avons finalement trouvé une
petite halte pique-nique avec table au bord de l'eau. Nous étions depuis le matin à la hauteur du fjord du Saguenay, de l'autre côté du fleuve, principal « spot » pour les baleines.
Mais d'après nos renseignements il n'y en avait pas sur la rive sud. Les enfants, pourtant, scrutaient l'eau (nous aussi d'ailleurs). Il y avait des rochers, des bouts de bois. A un moment
Clémentine nous dit « si si j'ai vu un aileron là ». Puis Guillaume, « oui moi aussi ». Et les parents « mais non, les enfants, vous vous trompez, il n'y a pas de
baleines de ce côté ». Et puis, tous, au même moment, le même cri : « une baleine !!!». Un rorqual passait juste devant nous, pas très loin du bord. IL a fait quelques cabrioles
rien que pour nous, sortant assez haut de l'eau pour que nous puissions admirer son ventre. En restant une heure au même endroit, nous avons eu deux autres séquences similaires. Et bien croyez
nous, petits comme grands, nous étions excités, émus, d'autant plus heureux qu'on ne s'y attendait pas et que nous étions tout seul pour admirer le spectacle. Du côté des parents, nous étions
aussi rassurés : nous savions que ne pas en voir eut été une grande déception. Là, c'est bon, quoiqu'il arrive on aura vu des baleines ! Cela dit, il est toujours prévu une excursion en kayak sur
la rive nord dans quelques jours.
Maintenant, nous longeons la rive nord vers l'ouest jusqu'à Tadoussac et peut-être Saint Siméon. De là, retour à Québec en bus (la région de
Charlevoix est infaisable à vélo : succession de côtes jusqu'à 18%). 3 jours de visite de Québec et départ vers Lima.
A bientôt !