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11 mai 2013 6 11 /05 /mai /2013 19:10

Bonjour à tous, Nous sommes bien rentrés de trekking, et le prochain article est en cours de rédaction ... Frissons et dépaysement assurés ... Toute l'équipe est en forme. Nous préparons la balade à vélo vers le sud et les 9 ans d'Anaëlle le 15 mai . Bonne reprise après les grands ponts du mois de mai ! A bientôt.

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 18:39
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Auckland, Singapour, Kathmandou : en moins d'une semaine, nous avons radicalement changé d'univers !

Nous vous avions laissé à Nelson, en Nouvelle-Zélande. Depuis, les étapes se sont enchaînées à toute vitesse ! Pour rejoindre le ferry qui nous a emmené à Wellington, sur l'île du nord, nous avons pédalé 2 jours en grande partie le long de la côte : encore des paysages découpés, de grandes baies, la terre et la mer mêlées. Nous nous arrêtons pour la nuit au camping de Pelorus Bridge : un camping du Department of Conservation (équivalent d'un ministère de l'environnement) avec de superbes arbres, des pelouses accueillantes, la nature luxuriante tout autour. Le lendemain, avant de repartir, nous faisons une petite balade au milieu des fougères arborescentes, des grands arbres endémiques et des oiseaux que Clémentine est experte à repérer : le Tui avec sa gorge toute blanche et le fantail avec sa queue en éventail.

Camping du DOC à Pelorus Bridge
Camping du DOC à Pelorus Bridge

Camping du DOC à Pelorus Bridge

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Nous arrivons tard le soir à Picton ; il fait presque nuit et les « fish and chips » sont déjà tous fermés. Dommage. Les vrais restos sont trop chers pour nous, et notre recherche désespérée d'un endroit où manger, se termine une fois de plus par l'achat de pâtes au seul supermarché encore ouvert. Heureusement le camping, comme souvent en Nouvelle-Zélande, est équipé d'une très bonne cuisine. La soirée est animée : demain, on prend le bateau !

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

La séparation entre les deux îles n'est pas négligeable : il faut plus de 3 heures de bateau pour relier Picton à Wellington. C'est très simple et amusant de prendre un ferry avec des vélos : il n'y a pas de stress comme avec les bus ou les avions et on entre dans les entrailles de la bête à pied avec nos vélos.

Picton se situe dans une région de fjords, et il faut bien une heure avant de rejoindre la pleine mer. C'est très beau et nous voyons (enfin !) des petits pingouins bleus : en petits groupes, ils s'éloignent pour éviter les remous causés par le bateau. Plus loin, nous voyons aussi des albatros. Impossible de se tromper, ils sont bien plus grands que les autres oiseaux de mer.

Nous arrivons à Wellington vendredi 12 en début d'après-midi pour prendre le bus pour Auckland. Notre objectif est de prendre le bus de nuit. Nous n'avons pas réservé parce que nous n'étions pas sûrs d'être à l'heure. Nous n'étions pas sûrs non plus que le bus puisse prendre nos vélos : comme souvent, c'est à la discrétion du conducteur. Mais aujourd'hui, la question ne se pose même pas : les bus sont complets. Le lendemain, ils sont bien remplis et nous n'avons aucune certitude d'avoir de la place pour les vélos. Comment faire ? Il n'y a que 3 trains par semaine entre Wellington (la capitale) et Auckland (la plus grande ville du pays), et rien avant mardi prochain … Il n'y a pas non plus de camping car à ramener à Auckland gratuitement (« relocate »), et pas question d'en louer un : c'est beaucoup trop cher pour nous … Là, on se sent un peu coincés … Il faudrait avoir 3 semaines de plus et remonter à vélo … Mais notre avion décolle dans 6 jours. Bon, on se calme, on réfléchit !! Nous nous installons à la bibliothèque municipale pour avoir une bonne connexion internet, et pour mettre toute l'équipe au calme. Jean-François part voir les loueurs de voitures pendant qu'Alice et les enfants restent à la bibliothèque pour lire des livres en anglais et travailler un peu. Jean-François espère trouver une camionnette ….

Une bonne heure plus tard, le voilà qui réapparait … Alors ? Il nous a trouvé, par hasard et in extremis un énorme 4x4 à « relocaliser » à Auckland. Tarif : 1$/jour et le carburant à notre charge. Nous avons un Toyota Highlander V6 à notre disposition pendant 48h !! Le coffre est tellement grand qu'on arrive à mettre tout nos bagages dedans. Pour le reste, nous avons sièges en cuir, caméra de recul, silence et vitres tintées … Jean-François est terrorisé à l'idée de ne faire ne serait-ce qu'une petite rayure à la carrosserie … Mais, petit à petit tout le monde s'habitue !! L'après-midi de stress s'est bien terminé. Et les vélos ? Et bien, nous les avons confiés à un transporteur qui nous les a remontés à Auckland. Passons sur les aller/retour en voiture et à vélo entre le centre ville et le dépôt du transporteur. A 21h, après avoir mangé au Mc Do, et alors qu'une fine bruine humidifie l'air, il nous faut trouver un endroit pour dormir. Les enfants sont tellement contents de « notre » 4x4, qu'ils ne veulent pas monter la tente : « On n'a qu'à dormir dans la voiture ! Allez ! C'est confortable, et on n'aura pas besoin de monter et démonter les tentes. ». Nous passons donc la nuit entassés dans notre « carrosse », sur un parking face à la mer ! Les sièges ont beau être en cuir, on ne peut pas dire que nous ayons très bien dormis … Mais, ce fut une chouette expérience de plus.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Nous passons la journée de samedi à rouler vers le nord. La question du jour est : va-t-on réussir à arriver à Auckland suffisamment tôt pour que Jean-François et Guillaume puissent aller voir un match de rugby à Eden Park ? Après près de 9h de route, nous atteignons Auckland, et nous trouvons sans difficulté la maison de Phil et Veronica. Nous les avions croisés dans un camping à Twizel, juste après le lac Tekapo, et ils nous avaient chaudement invités à venir chez eux. Ils nous ont laissé les clés dans une petite cachette, et nous ne les verrons que le lendemain soir. Encore merci beaucoup à eux pour leur accueil si chaleureux ! Nous avons passé 3 très belles journées avec eux.

Jean-François et Guillaume ont encore 1h devant eux pour rejoindre Eden Park : tout va bien. Ce soir, ce sont les «Blues » d'Auckland contre les « Hurricanes » de Wellington. Super ! Il y a même plusieurs All Black sur le terrain. Les garçons sont super contents. Ca aurait été dommage de rater ce match, ici au pays du rugby.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Dimanche, nous passons une bonne partie de la journée au zoo. Superbe zoo, superbes animaux, un enchantement pour nous tous. Après 4h de visite, les enfants courent encore dans tous les sens ; il ne faut rien manquer ! Le clou du spectacle, c'est le tigre ! Une vitre nous sépare, sinon, nous pourrions presque le caresser ! Jugez vous même !

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Au cours des 3 jours qui suivent, Phil nous emmène visiter Auckland, et nous aide dans tous nos préparatifs : récupérer les vélos, les emballer, etc... Il nous montre aussi ses talents d'aiguiseur de couteau professionnel. Tous nos couteaux et ciseaux ressortent de son atelier comme neufs. Un après-midi, Phil et Veronica nous proposent de rester à la maison avec les enfants pour que nous nous fassions une sortie tous les deux … C'est très apprécié de chacun de nous 5 ! Nous allons au cinéma voir « Performance » (titre en anglais), ou l'histoire d'un quatuor à cordes qui se déchire … Très beau ! Courrez y vite ! Nous passons d'excellentes soirées avec eux deux à échanger sur nos pays respectifs y compris à travers les repas. Ils nous préparent un excellent gigot d'agneau que nous accompagnons d'une truffade à la mode du Cantal. Ils viendront peut-être nous voir l'année prochaine. Quant à Phil, il vient cet été en France pour quelques escapades à vélo entre amis. Nous faisons aussi la connaissance de Marie, leur voisine qui depuis quelques temps leur traduit notre blog. A plus de 75 ans : chapeau ! Merci aussi à Marie pour la soirée passée en sa compagnie.

Un mot sur Auckland peut-être ? Cette ville s'étale entre les volcans devenus colline, d'une baie à l'autre dans cette région de l'île du nord où la terre se resserre, où la mer est partout. De la place, il y en a tellement qu'à quoi bon construire des immeubles. A perte de vue, les maisons et les arbres ont envahi le paysage. Il doit faire bon vivre à Auckland.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Jeudi 18, 7h : l'heure du départ a sonné. Au revoir la Nouvelle-Zélande. Notre séjour ici nous paraît avoir été court et long à la fois, bien rempli en tout cas. Nous embarquons pour Singapour, à nous l'Asie. Changement de décor. Nous avons tous les 5 du mal à réaliser que nous partons.

Après 11h de vol, nous atterrissons. Nous découvrons Singapour à la tombée du jour, à l'heure où tout s'illumine. Wouahou ! Incroyable toutes ces tours ! Des rangées de flamboyants bordent l'autoroute. Nous arrivons à Chinatown fatigués et éblouis à la fois, sonnés aussi de retrouver la chaleur lourde et le monde.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Singapour : par où commencer ? Au cours des 3 journées passées ici, nos sentiments ont beaucoup évolué ! Dépaysement et éblouissement d'abord. Nous visitons le temple de la dent de Bouddha : superbe ! De l'or partout, ça brille et ça sent bon l'encens. Anaëlle est subjuguée ! « Elles sont nulles nos églises ! ». Anaëlle observe tout et enregistre … Le lendemain à l'hôtel, nous la retrouvons assise en tailleur sur un petit tapis, en pleine méditation …. Guillaume et Clémentine écoutent, s'émerveillent et posent des tonnes de questions (comme d'habitude, on croule sous les questions !!). Ils découvrent la vie de Bouddha grâce au musée très pédagogique qui se situe à l'étage de ce temple flambant neuf. C'est sûrement l'un des rares temples avec parking souterrain ; il a été construit en 2010, et nous ne sommes pas bien sûrs de l'authenticité de la dent de Bouddha … mais peu importe.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Dans la même rue, en à peine 200m, nous visitons donc ce temple mais aussi un temple hindouiste, puis une mosquée. Dans les trois cas, on peut entrer et visiter avec même quelques explications. Nous enchaînons les visites.

ChinaTown , ses temples, jolies maisons, des boutiques de produits étranges pour la médecine chinoise, et boutiques de souvenirs,

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Jardin botanique : immense, très propre et organisé. Nous passons de la forêt tropicale au jardin des orchidées, en passant par de jolis étangs.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Aquarium : le plus grand du monde ! Émerveillement assuré, des « aquariums-tableaux » dont on ne se lasse pas. Ceci dit, il y a autant de spectacle dans le public que dans les aquariums …. Nous avons notamment été sidérés par la frénésie de la plupart des visiteurs à prendre des photos. Ipad à la main, ils ne regardent pas, ils photographient !!! Ils visitent les lieux à travers leur écran, et rares sont ceux qui regardent les poissons directement !!

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

La Marina et ses gratte-ciel incroyables qui font tourner la tête, des banques surtout, des casinos et hôtels de luxe aussi.

Orchard road : les Champs Elysées de Singapour en 10 fois plus luxueux : toutes les grandes marques de luxe du monde entier sont là, et en plusieurs exemplaires souvent.

Little India, où nous avons mangé végétarien et épicé, et où les boutiques de bijoux en or affichent complet le dimanche après-midi.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Au bout de la première journée, les filles ont des ampoules aux pieds … Nous profitons d'une fontaine pour y plonger nos jambes, et nous rafraichir un peu. A la fin de la deuxième journée, le doute, voire l'écœurement gagnent : que de richesses. Tout est bien conçu, agréable, flambant neuf, mais quelle débauche de moyens. C'est beau, comment pourrait-il en être autrement ? ….A la fin du troisième jour, nous sommes anéantis par une telle folie de consommation, folie des grandeurs. Il y a des centres commerciaux partout : des vieux, des neufs, pour toutes les bourses et surtout pour celles qui sont bien remplies. Nous cherchons une librairie et un magasin de sport : introuvables ! Nous tombons sur des centaines de boutiques d'électronique, photo, ordinateurs derniers cris, des habits, des montres, des bijoux, mais pas un bouquin ni une tenue de sport à l'horizon ! Le dimanche, les singapouriens consomment ou … se font masser les pieds …. tous bien alignés dans de grands fauteuils. Incroyable aussi : nous sommes tous devant le présentoir alléchant d'un magasin qui propose un kit anniversaire : pour 8O €, vous avez un gâteau avec des bougies et des friandises. Nous allons jusqu'au bout de l'affiche, les quantités sont calculées pour 7 à 10 ….... chiens !!! Incrédules, nous réalisons que le magasin n'est pas une pâtisserie, mais un magasin de luxe pour animaux de compagnie ! Dans la plupart des pays du monde, et au Népal par exemple, beaucoup de familles gagnent cette somme en une semaine ou plus.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !
Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Singapour est un état-ville de 4,5 millions d'habitants : des malais, des chinois, des indiens, des philippins et quelques occidentaux. Il y a ici 4 langues officielles : le malais, l'anglais, le chinois et le tamoul (langue parlée par les premiers indiens installés ici, ils venaient du Tamil nadu au sud d e l'Inde). Dans le métro, par exemple, tout est écrit et annoncé dans les 4 langues ! La cohabitation semble bien fonctionner. Après tout, quand on est penché sur son IPad, on ne pense pas à se battre ! Ville cosmopolite, ville phare, ville high Tech, apothéose (ou cauchemar) de la société de consommation.

Nous quittons Singapour avec des sentiments très mélangés et très forts : éberlués, sidérés, époustouflés, émerveillés, écœurés … L'escale en valait la peine.

Auckland, Singapour, Kathmandou : saltos et grand écart !

Nous voici, maintenant au Népal pour de nouvelles aventures. Le choc est total ! Après le luxe, la pauvreté sous toutes les coutures. Kathmandou est la capitale de l'un des pays les plus pauvres de la planète. La rivière qui la traverse sert de décharge à ciel ouvert. Chaque quartier n'a droit qu'à 10h d'électricité par jour. Au milieu des temples visités par les touristes du monde entier, les népalais font la queue pour venir puiser l'eau à la fontaine. L'air est saturé de pollution et beaucoup se déplacent avec des masques anti-poussière. Les rues sont chaotiques, la circulation aussi … Nous sommes accueillis et hébergés chez Valérie, Patrick et leur 3 grands garçons, qui habitent un quartier tranquille sur les hauteurs de Kathmandou.

Détail de taille, nous n'avons pas pu embarquer le tandem : avion trop petit, surcoût exorbitant, embarquement imminent et pas le temps de trouver une autre solution … Il nous a rejoint dans un avion cargo 3 jours après. Pour le récupérer, Jean-François s'est armé de patience devant la lenteur des services népalais, et l'ampleur de la corruption ….Mais, nous l'avons récupéré en bon état : c'est le principal. Nous partons demain pour 10 à 15 jours de trekking dans le Langtang au nord de Kathmandou. Les enfants sont ravis d'expérimenter la rando sac au dos … Par contre, nous sommes beaucoup moins enthousiastes à l'idée de devoir faire 9h de bus pour parcourir les 120 km qui nous séparent du village de départ …

La suite au prochain numéro ! Bises à tous et à bientôt.

PS : over-blog a changé de version, et c'est devenu beaucoup plus lent pour nous de vous concocter ces articles … ça fait plus moderne, certes ! Mais notre petit ordi n'arrive plus à suivre ! Nous espérons que de votre côté, vous n'avez pas de soucis pour nous lire, ni pour nous écrire.

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20 avril 2013 6 20 /04 /avril /2013 15:27
Interlude avant l'Asie

…. ou les coulisses du voyage à vélo en Nouvelle-Zélande.

Manger, dormir, grandir, discuter, découvrir, s'ennuyer, travailler, jouer, ….

« Emballe – pédale - déballe » disait Alice en se levant l'autre matin ! Voici quelques informations et anecdotes en vrac sur notre petit quotidien nomade.

 

Dormir …

En Nouvelle-Zélande, la toile de tente abrite à nouveau toutes nos nuits ou presque. A 45 ans passés nous arrivons encore à nous réveiller pas trop fourbus après une nuit sur un matelas de 2 cm d'épaisseur ! Guillaume nous dit : « l'autre matin, je me suis réveillé avec la tête de Clémentine sur mes fesses ; elle s'était trompée d'oreiller ! »

Clémentine : « Anaëlle prend toute la place la nuit : elle met ses jambes sur moi, et quand je la pousse, elle grogne. »

L'autre soir, Anaëlle s'est endormie en jouant, avec la lampe frontale allumée sur la tête. Heureusement, que Clémentine s'en est rendu compte ; elle lui a doucement retiré du front. Chacun a trouvé sa place pourtant, et les parties de rigolade au moment où il faudrait dormir sont fréquentes.

Et puis, changement notable : fini la chasse au moustiques avant de se coucher, fini les piqûres qui démangent en pleine nuit ! Nous réutilisons nos duvets et dormons au frais. La tente des enfants est celle qu'il y a 15 ans déjà nous avions eue comme cadeau de mariage.... elle a beaucoup servi, et est maintenant très fatiguée. Par temps de pluie, il peut y avoir quelques fuites.

 

Se laver …

Sur ce sujet là, l'approche est très variable d'un individu à l'autre ! Dès qu'on arrive dans un camping, Guillaume inspecte les sanitaires et son verdict est rapide. La douche est un incontournable, un moment très important, cause de bonne ou de mauvaise humeur ! Pour les filles, c'est plutôt une contrainte ou une perte de temps … « encore ! Je me suis déjà douchée avant hier ! ». Si ça peut vous rassurer, on peut se laver tous les jours ou presque ! Finies les douches froides de Nouvelle-Calédonie, les douches à pommeau électrique d'Amérique de Sud, voire les jours sans se laver. Ici, ça coule bien et bien chaud.

 

S'installer …

30 mn en moyenne pour monter 2 tentes et tout déballer : là nous avons gagné en efficacité. Tout le monde met la main à la pâte, chaque chose a une place bien précise : les casques dans une abside, les sacoches vides dans une autres, les sacoches d'habits dans les tentes, etc …. Nous avons même battu notre record en ne mettant que 20mn un soir où nous étions particulièrement pressés

 

Plier bagage …

Là, c'est moins glorieux. C'est difficile de partir tôt … Il nous faut 2 bonnes heures pour être prêts, et il reste toujours une petite bricole à ranger quelque part quand tout est attaché aux vélos. Alors on ré-ouvre la sacoche déjà ouverte et fermée 5 fois pour essayer d'y glisser une polaire qu'on s'est décidé à retirer au dernier moment. Juste avant de partir, il y en a souvent un ou une qui n'a pas encore mis de crème solaire, ou qui a envie de faire pipi, ou bien qui cherche ses lunettes de soleil … Il y a aussi très souvent d'autres voyageurs qui viennent discuter le bout de gras sur le coup des 10h … Nous avons réussi une fois à partir à 4h15 du matin, en Nouvelle-Calédonie (bus à prendre), sinon notre « plus tôt » est autour de 9h30, et bien souvent on décolle (façon de parler) vers 10h30.

 

Le rythme des journées ….

En Nouvelle-Zélande, le soleil a repris un rythme qui nous est plus naturel. Fini le grand jour à 5h du matin, ici le soleil émerge vers 7h30 et se couche vers 20h. Par contre, les néo-Zélandais dînent à l'heure à laquelle les argentins sortent de la sieste (vers 18h), les magasins et musées ferment quand ceux des argentins ré-ouvrent (vers 17h30). Bref, on essaye de s'adapter !

Sujet de discussion récurrent et toujours pas résolu : comment faire pour partir tôt et s'arrêter tôt ? Quand nous pédalons, la plupart du temps le trajet se termine vers 18h … Nous avons maintes fois essayé de décaler nos journées pour finir vers 15h, tout en ayant tout de même parcouru au moins une cinquantaine de kilomètres, mais … Nous n'y arrivons pas beaucoup. Il y a souvent une bonne raison de s'arrêter pour un pique-nique, une petite pause ou une photo.

 

Sur la route …

Fini les poubelles, les canettes de bière et les couches culottes sur le bord de la route ! Les cadavres d'animaux les ont remplacés …. Plus ou moins écrabouillés, plus ou moins desséchés, ils nous dégoûtent et nous essayons de les éviter.

Fini aussi, les « bonjour » enthousiastes de Nouvelle-Calédonie ou les coups de klaxon des sud américains. Ici, les automobilistes nous doublent souvent sans sourciller, et sans forcément ralentir non plus. Ils voient tellement de voyageurs à vélo que notre présence n'a pas vraiment de quoi les surprendre !! Heureusement, il y en a quand même quelques uns qui nous sourient et nous saluent très gentiment.

Finies les côtes toute en douceur d'Amérique du sud. Ici, comme en Nouvelle-Calédonie, quand ça grimpe, ça grimpe souvent raide. Clémentine et Alice mettent alors pied à terre pour pousser leur lourd véhicule, et Anaëlle saute du tandem pour venir à la rescousse. Ceci dit, nous avalons les côtes avec beaucoup plus de facilité qu'au Pérou. Mine de rien, nous avons gagné en puissance !

 

Physiquement, on ressemble à quoi ???

Nous n'avons jamais été aussi sveltes et musclés ! Que du muscle et presque plus une once de gras …. Certains pourraient nous trouver un peu maigrichons …nous, on trouve ça plus aérodynamique ! Côté bronzage, les bras, le visage et les mollets sont toujours bien colorés. Le dessus des mains aussi. Par contre, curieusement, les 2ème et 3ème phalanges des doigts sont un peu plus pâles … Allez savoir pourquoi ?

Précision importante pour les mamans et grands-mamans : les enfants ont grandi. La preuve, il a fallu racheter des chaussures et des habits !

Côté coiffeur, nous avons laissé tombé … Nous nous sommes acheté une paire de ciseaux, et Alice a ouvert un salon de coiffure en plein air avec vue sur la mer, à Curio Bay.

 

Que fait-on en pédalant ? …

Appuyer sur les pédales, ça occupe mais il faut occuper la tête aussi. Anaëlle assaille son papa de questions, et gare à lui s'il ne répond pas ! « Tu m 'écoutes papa ? », « Ca monte Anaëlle ; je pousse sur les pédales moi ! », « Tu pourrais quand même me répondre ! » … Parfois, Jean-François a les 3 enfants à ses trousses : « Comment a commencé l'univers ? », « et tu crois qu'on pourrait avoir un alpaga à la maison en rentrant ? », « Il faut faire combien d'années d'études pour être kiné équin ? ». Les sujets de conversation ne manquent pas ! Tout y passe ou presque : les pays, les climats, les jeux vidéo, les métiers divers et variés qui les font rêver, les animaux bien sûr, et puis aussi, tout ce qu'on envisage de faire en rentrant. La liste est très très longue !! Il va falloir être patients et fixer des priorités : trouver 3 chatons, installer un hamac dans le salon (comme en Amérique du sud), faire un potager pour chacun (comme Candide …), faire des jus de fruits (comme en Bolivie), décorer sa chambre avec les milliers de coquillages, tissus et autres objets récoltés, etc ...

 

En pédalant, Guillaume invente des chansons (paroles et musique) qu'il oublie rapidement, Clémentine repère les oiseaux, et maugrée quand elle trouve la route trop longue. Anaëlle invente des histoires et voyage dans une autre dimension … Le petit jeu en Nouvelle-Zélande est de bêler tous en cœur dès que nous voyons un troupeau de moutons. Et ici il y en a souvent des moutons !!! C'est gagné quand les moutons s'arrêtent tous de brouter pour décamper en masse.

 

Les rencontres

Comme vous avez pu le lire dans les articles, nous avons été invités à plusieurs reprises. Même s'il y a, en Nouvelle-Zélande, beaucoup plus de voyageurs à vélo, nous sommes toujours accueillis chaleureusement. Ce qui est amusant aussi, c'est de voir que nous « inspirons » les petits jeunes. Et oui, à 25/30 ans, on a l'angoisse de ne plus pouvoir voyager une fois devenus parents. Alors, de nous voir, ça les rassure : « quand on vous voit, on se dit : c'est nous plus tard !», « how inspiring » (ça c'est pour les anglophones ) etc. En réponse, on leur dit que ce ne sont pas des vacances... et qu'on leur prêterait bien nos 3 zouzous quelques jours ... « vous savez, ils pédalent bien et peuvent porter lourd ! ».

 

Est-ce qu'on arrive à lire ?

Oui, grâce à nos 3 kobo : liseuses électroniques qui se sont bien remplies en bouquins de toutes sortes. Jean-François s'est lancé dans la série des Rougon-Macquart d'Emile Zola. Il y en a plus de 20 ! Il a également commencé « Effondrement » de Jared Diamond, ou l'analyse de la disparition de certaines sociétés.

Clémentine est incollable sur la mythologie grecque ; Ulysse, le Minautore, Pégase et compagnie font partie de ses héros préférés ! Elle lit aussi tous les contes qui lui tombent sous la main, d'Andersen aux Milles et une nuit en passant par ceux de Grimm. Ca tombe bien, c'est au programme en 6ème !

Anaëlle a lu le Petit Prince et tout un tas d'histoire pour enfants de 8-10 ans. Elle réclame des histoires qui font peur et préfère quand même quand il y a quelques illustrations.

Guillaume est notre plus grand dévoreur de livres … Après la série des Sherlock Holmes, il s'attaque désormais aux Jules Verne, et se passionne pour l'île mystérieuse. Sans compter qu'entre temps, il lit ou relit ceux de ses sœurs, en attendant qu'on lui télécharge autre chose.

Alice a découvert George Sand, la vie d'Arthur Rimbaud, a relu Candide, et s'est immergée dans « 20 000 lieux sous les mers ».

Curieuse coïncidence, nous avons tous lu des récits de voyage … Candide, Ulysse, Sindbad, le capitaine Nemo, le Petit Prince, Rimbaud… les voyages sont rarement de tout repos … tient donc !

 

Qu'est-ce qu'on mange ?

Nous ne mangeons pas, nous dévorons ! En Nouvelle-Zélande, nous avons à nouveau accès à toutes sortes de gourmandises : chocolat, fruits secs, barres de céréales … Fini le poulet-riz-patates ou la sopita à tous les repas. Fini aussi le temps où l'on comptait 3,5 parts pour 5. Maintenant, nous sommes capables d'avaler 6 « fish and chips » à 5 sans problème, et avec une glace en guise de dessert.

Les fruits de la passion de Nouvelle-Calédonie et les délicieux jus de fruits de Bolivie, ont été remplacés par les pommes … et ça nous va bien aussi.

Avant d'aller au Népal, nous faisons le plein de viande, légumes, fromage, vin, chocolat, charcuterie, céréales, … Ici, on trouve tout ce qu'on veut à des prix comparables à ceux qu'on a en France.

Quand nous bivouaquons, c'est toujours Jean-François qui cuisine. Ca nécessite d'avoir le courage de sortir même par grand froid alors que les autres sont au chaud sous la tente. Mais cela demande aussi de très hautes compétences culinaires pour faire des soupes instantanées, des pâtes ou du riz. Il envisage de s'inscrire à « Master Chef ». Il faut savoir aussi utiliser le réchaud à essence avec un préchauffage qui fait des flammes de 20 cm de haut et met de la suie partout. Par contre, dès que nous avons une vraie cuisine (dans quasiment tous les camping), Alice reprend les commandes !

 

Est-ce qu'on s'ennuie ?

Ben oui, évidemment, ça nous arrive aussi ! On s'ennuie de notre famille, de nos amis, de nos activités professionnelles et culturelles, de notre cher Cantal. On s'ennuie à cause de la « routine » ou parce qu'il n'y a pas assez de jouets … parce que cette fichue montagne au loin ne se rapproche pas assez vite, parce que la dernière côte n'est jamais la dernière, parce que ça ressemble trop à des paysages connus, parce qu'on en a parfois marre de toujours raconter la même chose aux gens qu'on croise juste 5mn ... Allez, nous voyons d'ici vos mines perplexes et vos regards désapprobateurs … Ne vous en faîtes pas, ça ne dure pas bien longtemps et c'est juste normal !

 

Et l'école dans tout ça ?

Ah ! L'école ! D'une manière générale, ce n'est pas facile de travailler régulièrement, et encore moins tous les jours. Vous verriez la mine déconfite et agacée des enfants quand on leur dit : « Allez, à 10h, école ! ». Ils nous répondent souvent (alors qu'ils n'ont pas bossé depuis 3 ou 4 jours) : « déjà ! On n'a pas eu le temps de jouer ! Pourquoi pas en fin d'après-midi ? En ce moment, les copains ne sont pas à l'école ! ». C'est sûr, avec 10h de décalage horaire, ils sont en plein sommeil quand nous en sommes à la mi-journée ... ». L'école, c'est quand même mieux avec de vrai profs, de vraies maîtres ou maîtresses, une classe toute entière, une cour, des récrés. Imaginez un peu les cours sur la reproduction sexuée tout seul ! C'est pas drôle ! Guillaume et Clémentine utilisent les cours du CNED ; ils sont très bien faits, mais trop denses souvent. Nous faisons un peu de tri pour qu'ils puissent avancer sans se décourager. Clémentine en avait marre de faire des révisions à n'en plus finir ! Heureusement pour elle, ça commence à se compliquer un peu. Guillaume se tient informé auprès de ses copains pour savoir s'il est à peu près dans les temps …et il peste parce que le CNED a déjà changé 2 fois les séquences de français. On ne s'y retrouve plus ! Anaëlle a le même support de maths que les élèves de sa classe : c'est plus simple. Elle est bien au point pour les divisions, mais il faudrait répéter les tables de multiplication un peu plus souvent, et Il lui reste encore des pas mal de choses à apprendre en français … Tous les 3 aiment faire des dictées, et avoir des notes …. Ca aussi ça leur manque : allez comprendre pourquoi ?!

 

Bon, voilà, vous en savez assez comme ça ! Ou plutôt, si notre quotidien de nomades vous intrigue, si vous avez des questions indiscrètes à nous poser, nous vous attendons au prochain tournant, du côté de Singapour où nous sommes arrivés le 18 au soir après 11h d'avion. Le 22, nous reprenons l'avion pour Kathmandou, à la découverte d'un nouvel univers.

 

Nous vous dirons prochainement comment nous avons réussi à rejoindre Auckland alors que les moyens de transports manquaient cruellement, où nous sommes restés nez à nez et bouche bée face à un magnifique tigre, qui sont les kiwis qui nous ont très gentiment accueillis chez eux, ce qui nous a épatés à Singapour, etc ….

 

A très bientôt.

 

Interlude avant l'Asie
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10 avril 2013 3 10 /04 /avril /2013 00:24

 

Bonjour à tous depuis Picton,

 

Vous allez finir par croire que la Nouvelle-Zélande nous laisse sans voix ...

 

Désolés pour ce long silence, mais on ne vous oublie pas ! Il n'est pas toujours simple d'avoir de bonnes connexions internet. Depuis Dunedin, il y a 3 semaines, il s'est passé beaucoup de choses ... Après la route des Catlins qui longe la côte sud, nous avons passé du temps à la ferme avec la famille Halder. Puis nous avons repris la route vers le nord : Queenstown, la côte ouest, Nelson et enfin Picton. Demain, le 12, nous prenons le ferry pour Wellington sur l'ïle du nord. Nous rejoindrons Auckland en bus. Là-bas, un couple d'agriculteurs à la retraite nous attend. Ils ont parcouru leur pays à vélo eux aussi, et nous allons passer quelques jours avec eux avant de prendre l'avion pour Singapour le 18, puis Kathmandou le 22.

Voilà le programme ! Maintenant, à nous les détails !

DSC07512

La route des Catlins suit la côte la plus au sud de la nouvelle-Zélande. En face, c'est l'Antarctique ! De Dunedin à Invercargill, la côte et les paysages sont superbes, c'est le bout du monde y compris pour les Néo-Zélandais ! Peu de villages, des fermes clairsemées et des baies immenses où les vents des 40ème rugissants poussent les vagues qui sculptent les falaises.

 DSC07469

Dunedin est la grande ville de cette région. C'est une ville universitaire, animée et entourée de magnifiques collines : la péninsule d'Otago, mais aussi de très belles plages aux portes de la ville.

Nous visitons et apprécions tous le musée de l'Otago, immense, varié et très bien conçu. Une partie sur les forêts tropicales et une autre sur les civilisations du Pacifique nous permettent de faire le lien avec nos précédentes destinations. L'exposition sur les tremblements de terre dans la région de Christchruch est particulièrement impressionante. Ici aussi, Edmund Hillary est présent : héros néo-zélandais, premier homme avec le sherpa Tensing Norkay à avoir conquis l'Everest.

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Le départ de Dunedin est difficile, nous pique-niquons une dernière fois face à la mer et attaquons une montée exténuante pour passer une colline en limite de la ville. Heureusement les kilomètres suivants en bord de mer nous consoleront bien.

DSC07517Après deux jours de route bien vallonnée nous rejoignons Kaka Point où nous attend Mark, contacté par le réseau "warmshower". Passionné d'activités "outdoor" Mark nous fait partager un peu du "beach way of life". Il habite juste en face de la plage et sa maison regorge de vélos, de planches de surf et de kayaks. DSC07557Le lendemain de notre arrivée, il y a une petite course de vélo locale avec arrivée devant sa maison. Ses enfants y participent, et Guillaume décide d'aller défendre les couleurs de la France sur les 21 km du parcours enfants. Après les durs 77 km de la veille, c'est courageux, d'autant qu'il doit être le premier à faire ce genre de course avec un vélo équipé de portes-bagages, de gardes-boue et d'un klaxon ! Il se classe 5ème, battu par des plus agés que lui. Dans l'après-midi, Mark propose aux enfants d'aller faire du bodysurf pendant que lui fait du kayak : belle récompense. Guillaume et Clémentine s'éclatent, et Anaëlle "surfe" en bord de plage ... DSC07535

DSC07536Ensuite, une séance de spa réchauffe tout le monde ! DSC07547

Le soir, Mark nous emmène à Nugget Point où nous voyons des pingouins aux yeux jaunes, espèce endémique et très protégée. Nous les regardons regagner la rive et monter vers les hautes herbes pour y passer la nuit. C'est assez amusant de les voir se dandiner et se déplacer par petits sauts. DSCN2347

Le lendemain matin au moment de partir, nous retrouvons une famille allemande, Sven et Henrike qui parcourent la Nouvelle-Zélande à vélo avec leurs deux enfants depuis déjà 5 mois. Depuis Oamaru, nous les croisons régulièrement. Ils font sensation car leurs enfants sont petits (2 et 5 ans), et ils ont le fameux tandem allemand Pino où l'enfant pédale couché devant l'adulte. Nous faisons quelques kilomètres avec eux en formant une belle équipée.

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Nous atteignons enfin Curio Bay le 26 mars, après encore deux jours bien vallonnés. DSC07571

DSC07580-copie-1Le camping est dans un endroit épatant : une petite péninsule entourée d'une plage magnifique d'un côté et une côte rocailleuse de l'autre avec des vagues immenses qui percutent les falaises.

Dès le début nous apercevons des dauphins. C'est une des raisons qui nous ont poussés à venir jusque là : les petits dauphins Hector aiment venir jouer dans les vagues à quelques encablures de la plage. Seront-ils au rendez-vous ? Bien sûr voir des dauphins de près se mérite ! L'eau est bien froide, nous sommes tout au sud du pays et elle ne doit pas dépasser les 12°C. Au début c'est carrément douloureux, les pieds, les jambes se contractent et puis en se prenant de bonnes vagues dans la figure, en étant motivé par la présence des dauphins, on finit par y arriver.DSCN2389 Et c'est vrai que c'est magique ! Les dauphins surfent sur les vagues, font des sauts, font les fous. Nous claquons des dents et mettons beaucoup de temps à nous réchauffer mais nous profitons tous du spectacle.

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(Photo prise par Henrike ... Danke schön !!!)

 

Curio Bay est aussi l'endroit de notre rencontre avec Lynette et Graeme. Nous les avons contactés par l'entremise d'une famille de voyageurs à vélo partis il y a deux ans. Ils ont tout de suite été très enthousiastes pour nous accueillir chez eux. Ils habitent à quelques kilomètres d'Invercargill avec leurs deux enfants Courtney et Logan, et sont éleveurs de vaches laitières. C'est un sujet de curiosité pour nous qui venons du Cantal : ça se passe comment ici ? DSC07653

Pendant ces trois jours passés avec eux, nous nous sentons comme à la maison. Chez eux, accueillir est une chose naturelle, fondamentale dans leur vie. Nous passons beaucoup de temps à rire, à nous taquiner, à parler sérieusement aussi, jusque très tard la nuit. Les enfants s'entendent très bien. Logan est un champion de la crapahute et il emmène nos 3 loustics dans les arbres, dans ses cabanes ou voir les animaux. Quelques écorchures et gros bleus en guise de souvenir, mais quel bonheur de jouer au grand air !

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Graeme et Lynette ont environ 1000 vaches. Oui, vous avez bien lu, il n'y a pas un zéro en trop ! Avec beaucoup d'enthousiasme, ils nous font visiter leur ferme, plutôt une de leurs trois fermes ! Nous assistons à la traite : les vaches passent dans un "manège" qui peut en recevoir une cinquantaine. DSC07591Une fois le tour de manège terminé et les pis débranchés, les vaches rejoignent tranquillement leur pré. En 2h30, 600 vaches sont traites. Ce sont des employés philippins qui s'en occupent matin et soir. Le lendemain, nous assistons à "l'échographie" d'une centaine de vaches qui l'année précédente n'avaient pas eu de veau : en une heure, c'est bouclé. Pour 12 d'entre elle, le verdict est clair : rien dans le ventre et un coup de peinture bleu sur le dos. Elles finiront très prochainement au milieu d'un hamburger !!! DSCN2413

 

C'est Pâques, et nous aussi nous avons des choses à leur faire découvrir. En Nouvelle-Zélande, les parents donnent des chocolats de Pâques à leurs enfants, mais il n'y a ni cloches ni lapins dans les jardins ! Nous faisons découvrir notre tradition à Graeme, Lynette et leurs enfants. Avec nos trois loustics, ça marche à tous les coups, les années passent mais leur enthousiasme ne faiblit pas ! Le matin de Pâques, ils sont surexcités : les cloches sont-elles passées ? Nos amis néo-zélandais sont morts de rire : des cloches qui volent ! Nous avons passé un bon moment tous ensemble. DSC07636DSC07634Tous les enfants courent partout dans le jardin, même Courtney du haut de ses 15 ans se prend au jeu. Malgré leur efforts et l'aide des grands, il reste sûrement encore quelques oeufs à droite à gauche que les poules trouveront mieux qu'eux !

 

Graeme et Lynette tiennent aussi à nous faire faire du tourisme : ils nous emmènent à Buff et à Riverton. Nous y retrouvons Trish, Fred et leur fils Jack des amis à eux (agriculteurs aussi) pour déguster un fish and chips au bord de la mer. Nous quittons Graeme, Lynette, Courtney et Logan avec beaucoup de tristesse, il y a des larmes de chaque côté. Ils ont déjà beaucoup voyagé y compris en France et prévoient d'y revenir alors : à bientôt dans le Cantal. Merci, merci !

 

Te Anau, c'est là que se trouve la 3ème ferme : elle se trouve à environ 100 km de chez eux, et Graeme y vient tous les 2 jours pour changer les vaches de pré ou pour y travailler ! Graeme et Lynette nous y déposent avec nos vélos pour que nous y passions 2, 3 jours. Une 2ème maison toute équipée, que nous partageons avec leurs amis ! De là, nous louerons une voiture pour aller jusqu'à Milford Sound, le spot incontournable de la Nouvelle-Zélande et ses fjords majestueux.DSCN2426 La balade en bateau est très belle. Le fjord est entouré de montagnes abruptes et les lumières sont magnifiques. Nous sommes au coeur du Fjordland, la région la plus isolée, la plus rude du pays.DSCN2469 A part cette route de Milford Sound, il n'y a aucune route, aucun accès à la côte ouest et cela sur plusieurs centaines de kilomètres. Seulement des montagnes, des fjords et des sandflies. Sandflies ou mouches des sables ou midges : des petites mouches inoffensives en apparence mais qui piquent et après ça gratte dur ! Elles sont partout, piquent à toute heure du jour et de la nuit, quelque soit la température, bref elles sont le fléau de l'ouest de la Nouvelle-Zélande. Bien prévenus, nous prenons nos précautions en nous couvrant et nous limitons les dégats.

 

Nous quittons Te Anau le 5 avril en direction du nord. Pour rejoindre Queenstown, nous empruntons une piste qui file droit vers le lac Wakatipu. Les 40 premiers kilomètres sont assez physiques : la piste monte en pente très douce, mais elle est très caillouteuse. Nous sommes secoués en permanence ! Après le lac Mavora, la piste devient plus roulante, et le paysage est superbe. DSC07708DSC07714Futurs voyageurs à vélo ne ratez pas cet itinéraire ! C'est vraiment très beau ! Et puis, depuis le temps qu'on attendait un peu de camping sauvage et d'espace sans clotûre, nous sommes enfin servis.

Le matin du 6, nous sommes surpris par le froid ... Il a gelé, les tentes sont toutes givrées, et le thermomètre affiche -5°C ! Le ciel est clair, mais le soleil n'émerge pas avant 9h de derrière les montagnes. DSCN2499Nous nous préparons rapidement et enfourchons nos vélos, très motivés : si nous roulons bien, nous serons dans "notre" camping car le soir !

En effet, nous avons réservé un camping car à ramener à Nelson, au nord de l'île du sud, gratuitement. Les loueurs sont à la recherche de chauffeurs pour leur rapporter les camping car à leur base de départ. Pour nous, c'est un moyen pratique et très économique de remonter vers le nord. A vélo, c'est trop loin. Nous n'avons plus que 12 jours avant de quitter le pays. Cela fait déjà plusieurs semaines que les enfants font une étude détaillée et comparée de tous les camping car que nous croisons sur la route. Et comme nous n'avons encore jamais expérimenté ce mode de déplacement, nous avons hâte de voir ce que ça donne ! DSCN2509

Après un passage à gué bien glacé, nous arrivons au bord du lac vers 14h.

DSC07735C'est l'extrémité de la piste. Il y a une ferme qui organise des excursions depuis Queenstown : traversée du lac dans un vieux bateau à vapeur centenaire puis visite, démonstration de tonte de moutons, de travail de chiens de bergers etc. Nous profitons un peu des spectacles puis beaucoup de la fumée dégagée par la cheminée du bateau. Cela dit l'engin est magnifique, on peut même voir les machines avec l'employé qui charge le charbon dans les chaudières. DSCN2512

Nous arrivons donc à Queenstown par voie lacustre ! Jean-François et Guillaume vont récupérer le véhicule : l'excitation est à son comble ! Il est bien là, miracle ! On bourre toutes nos affaires à l'intérieur, les 4 vélos rentrent sans trop d'encombre.DSCN2515 En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les enfants ont fait le tour du camping car. Guillaume a repéré tous les rangements, tous les ustensiles, tous les détails : "ouah, il y a même des serviettes, un ouvre-boite et du PQ double épaisseur !" Clémentine et Anaëlle ont pris place à l'arrière, comme des princesses dans un carrosse ! En route !

 

Nous quittons donc Queenstown sans même visiter la ville. La région est très belle et c'est la capitale touristique du pays. Mais on nous avait prévenus, ici on ne fait pas dans la dentelle : c'est sortie en hélicoptère ou en avion, rafting, saut à l'élastique, parachutisme bi-place. Non merci, nous, on est seulement là pour visiter ! Il y a beaucoup de touristes japonais et chinois qui ont peu de temps mais beaucoup d'argent. Nous constatons aussi, chez les Néo-Zélandais, une grande décontraction devant les grosses dépenses. On nous conseille d'aller faire une excursion à Doubtful Sound : bateau puis bus puis re-bateau : "c'est très cool et pas trop cher : 200 euros par personne" !!! glups. Nous ressentons un décalage entre nous, habitants de la "vieille Europe", peut-être inquiets de l'avenir et qui cherchons souvent à surveiller nos dépenses et les habitants du nouveau Monde, probablement plus optimistes, dans une économie plus dynamique et qui prennent plus de risques. C'est le cas de Graeme et Lynette qui ont acheté plusieurs fermes, c'est le cas de Philipp, qui va bientôt partir travailler en Papouasie Nouvelle Guinée. On travaille dur, on gagne beaucoup et on consomme facilement. Oups, ça nous rappelle le credo de quelqu'un !

 

Revenons donc à notre camping-car. Au début, les enfants trouvent que ça avance très vite : 20 km en 15 mn ! C'est presque écoeurant ! Et puis, au bout de 2 jours, après des heures enfermés et secoués (pire que la piste, les suspensions sont HS), à attendre en lisant ou en écoutant de la musique, sans même jeter un coup d'oeil au paysage (il défile trop vite) ... nous trouvons tous que cet engin n'a pas que des avantages ! Bon, c'est super de manger au chaud dans notre "petite maison", de dormir sur de vrais matelas, de pouvoir faire pipi sans avoir à sortir dans le froid ! DSCN2520Mais bon, on est vraiment trop enfermé là-dedans ! Et puis, on se souvient à peine des endroits traversés et le soir on est tout abruti ! DSCN2525

Les paysages de la côte ouest défilent. C'est un peu le wild west : quelques fermes, des villages perdus, un ambiance de pionniers et de chercheurs d'or. Nous ne regrettons pas de ne pas faire cette route à vélo car c'est très long et assez monotone. On traverse de belles forêts humides (mais froides celles-là) mais les paysages sont souvent un peu fermés.

 

La suite, on vous l'écrira plus tard ... Nous avons rejoint Picton à vélo, et c'était très beau !

 

Le prochain article devrait être publié depuis Auckland dans moins d'une semaine ... A bientôt.

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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 10:23

 

Bonjour depuis le pays du long nuage blanc.

Nous écrivons depuis Dunedin sur la côte est de l'île sud de la Nouvelle-Zélande.

Nous sommes à l'autre bout du monde et pourtant nous sommes dans un environnement anglo-saxon. Les gens sont blancs, parlent anglais (avec un sacré accent il faut le dire …), roulent à gauche.

Et nous réalisons que, absolument tous les pays que nous avons visités depuis notre départ de France, il y a 8 mois, ont été colonisés par les Européens. Et même, plus que cela, les Européens ont, à des degrés divers, pris la place des peuples autochtones : Amérindiens parqués dans des réserves au Québec, peuples andins dominés par les espagnols, Aborigènes réduits à peu de chose en Australie, Kanaks ne retrouvant que depuis peu une importance politique en Nouvelle-Calédonie et enfin, ici, Maoris très minoritaires (sauf sur les terrains de rugby ?) devant la majorité d'origine britannique. Nous souhaitions que ce voyage soit aussi une leçon d'histoire, en voilà au moins une que nous aurons vécue très concrètement.

 

Notre point d'entrée en Nouvelle-Zélande est la plus grande ville de l'île du Sud : Christchurch. A l'aéroport, les douaniers nous demandent d'ouvrir une tente pour vérifier sa propreté. Heureusement nous avions anticipé et leur recherche sera vaine : pas un grain de poussière. A l'extérieur, nous commençons à remonter nos vélos, un néo-zélandais s'approche, nous dit que c'est « très impressionnant » et nous offre tout un sachet de fruits secs. Cela commence bien !

Nous nous installons dans un camping proche de l'aéroport. Et notre nuit sera très bonne, pourquoi ?

Tout simplement parce que la température est fraîche juste ce qu'il faut. Enfin une nuit où on respire bien, sans un réveil poisseux et caniculaire dès que le soleil touche la tente. Le bonheur !

Il y a deux ans exactement, Christchurch a malheureusement fait la une des journaux car elle a été le théâtre d'un terrible tremblement de terre. L'épicentre était au niveau du centre « historique » de la ville et celui-ci ressemble encore maintenant à une ville fantôme. La reconstruction a repris mais insuffisamment pour ôter l'impression de désolation, de destruction massive. Nous en parlerons avec tous les néo-zélandais que nous rencontrerons en cette première semaine, beaucoup ont été touchés directement et ont dû quitter leur maison.DSC07218

Pour redonner de la vie à ce centre-ville une bonne idée a pris corps : mettre en place des containers colorés (y compris empilés les uns sur les autres) et y installer des boutiques. Cela s'appelle re-starting point et finalement cela met une peu de gaieté à l'endroit. DSC07258

Il y a eu environ 180 victimes lors de ce tremblement de terre, presque toutes dans deux grands immeubles de bureaux (qui s'avèrent avoir été construits avec des malfaçons) et pour cette raison, il n'y a eu qu'un seul enfant tué.

La reconstruction du centre ville de Christchurch a donné lieu à un concours international d'architectes. C'est assez « grisant » de se dire que toute une énorme zone centrale d'une grande-ville moderne peut être entièrement repensée et reconstruite d'un seul tenant avec les techniques et les exigences écologiques et esthétiques actuelles. Cette reconstruction amène aussi beaucoup de travail et l'économie se porte bien (4% de chômage). Enfin de nombreuses marques de solidarité, d'entraide, d'empathie ont été constatées. Si bien que beaucoup trouvent que beaucoup de bien est finalement sorti de ce malheur.

 

Sinon, Christchurch est une ville très britannique. Etendue (peu ou pas d'immeuble), agrémentée de nombreux parcs à l'anglaise, elle est très plaisante.

Christchurch est aussi un des points principaux de départ des expéditions vers l'Antartique. Nous sommes donc allés faire un tour à Antartica, Un peu musée, un peu centre d'attraction, un peu présentation de la vie en Antarctique, nous y passerons un bon moment. C'est sûr qu'en pensant à notre amie Anne qui elle est en Antarctique pour de bon, ça fait un peu "rigolos", mais justement ça nous a tous fait bien envie.

Durant cette première dizaine de jours nous parcourons la province de Canterbury puis celle d'Otago. Nous nous rapprochons progressivement de la chaîne des Alpes. Nous retrouvons, comme au Québec, une sorte de géographie du Nouveau Monde. Ici aussi il y a de la place ! Les fermes sont immenses, un éleveurs de vache « moyen » en a 500, un gros éleveur peut en avoir jusqu'à 1000. Quant aux moutons, ils sont bien sûr omniprésents. Ils y en a moins qu'il y a 20 ans, mais il en reste quand même 40 millions. Dans un pays de 4 millions d'habitants ça fait beaucoup ! DSCN2181

Très vite après Christchurch, nous sommes dans les « grands espaces ». Mais ici, grands espaces ne signifie pas espace sauvage et libre. Tout est cloturé, le camping "sauvage" n'est pas évident. La première nuit nous cherchons un endroit où dormir. Jocelyne est dans son jardin, nous allons vers elle et rapidement elle nous propose de planter la tente chez elle. Petit à petit nous nous retrouvons à manger une pizza à l'intérieur, à papoter avec elle et son mari Tony. Eux aussi ont été touchés par le tremblement de terre. Ils ont racheté une maison plus loin de Christchurch mais l'idée du tremblement de terre ne les quitte pas. Le lendemain,Tony prend son VTT pour nous accompagner et nous montrer comment éviter la grand-route. Merci à eux.SAM 3151 Trois jours après, c'est Philip qui, inquiet que nous ne trouvions pas où dormir plus loin, nous apostrophe et nous propose de dormir aussi dans son jardin. Là aussi, l'accueil sera très chaleureux et nous passerons un bon moment à discuter et à comparer les systèmes scolaires des deux pays avec lui, son épouse Vicky et leurs deux fils. DSC07271

 

  Nous nous attendions à trouver la pluie le froid et à notre grande surprise, nos premiers jours ici sont sous le signe du soleil et de températures idéales. Pour les kiwis, c'est même un des étés les plus secs de leur histoire. Mais les agriculteurs ne connaissent pas la sécheresse ! Les collines sont roussies par le soleil mais les vaches disposent d'une belle herbe verte car l'arrosage est massif.

DSC07330

Nos amis agriculteurs dans le Cantal serait incrédules devant  une telle débauche de moyens pour de l'herbe à vaches !

 

Une autre surprise, pour nous, est le nombre de touristes que nous croisons et notamment le nombre de cyclistes. Au moins un par jour et même quelques couples avec des petits enfants dans des carrioles.

 

Après 4 jours de vélo, nous rejoignons une des merveilles de l'île du Sud : le lac Tekapo. Son fond de galets, ses eaux pures lui donnent une magnifique couleur turquoise. DSCN2211DSCN2209Cela fait envie : on pourrait imaginer une eau des mers du sud sauf qu'elle est à 8/10°C. Nous nous y baignons en se lançant des défis mais ça ne dure que quelques secondes.DSC07303

Après le lac Tekapo, ce sera le lac Pukaki avec le mont Cook (plus haut sommet du pays) au fond. DSCN2220

Près du lac, on peut acheter du saumon qui se vente (enfin pas le saumon ceux qui le vendent) d'être le "meilleur du monde". La vendeuse nous fait une belle ristourne et le soir c'est byzance au camping.

 

Les paysages jusqu'à la côte sont très agréables. Par contre, les villages, même le long de la route, sont étendus et peu animés. Un peu comme en Nouvelle-Calédonie, nous trouvons des étals où des agriculteurs vendent des produits en libre-service. Il suffit de déposer le paiement dans une « honesty box ». Ici, enfin, nous pouvons bien manger et de manière équilibrée. Les prix sont parfois un peu élevés, mais on trouve de bons produits, des fruits, des légumes.

Nous retrouvons la côte est en arrivant le soir tard à Oamamaru. Pour requinquer les troupes, c'est la fête : fish and chips pour tout le monde. Il faut dire que c'est le seul type de restau abordable pour nous.DSC07354

Cette ville est connue pour ses vieux bâtiments et pour une colonie de pingouins. Nous y restons deux nuits. La pause est bienvenue et nous en profitons pour acheter un peu de matériel pour les vélos et faire imprimer de nouveaux cours du CNED.

Pour ceux qui se posent la question (c'est bien sûr une des questions que les personnes rencontrées nous posent le plus souvent « comment faites-vous pour l'école ? »), les enfants ne sont pas inscrits au CNED (Centre National d'Enseignement à Distance), ce serait trop lourd à gérer : obligation de faire tout le programme de chaque matière, de renvoyer très régulièrement les devoirs effectués. C'était impossible pour nous itinérants à vélo. Par contre, le CNED met en ligne gratuitement tous ses cours de petite section à Terminale et dans toutes les matières. Ces cours sont très bien faits, ils s'adressent à l'enfant et l'incitent à travailler en autonomie. Régulièrement nous imprimons donc quelques séquences de ces cours. C'est aussi beaucoup plus léger que des livres !

 

A Oamaru donc, les vieux bâtiments donnent un certain charme à la ville. Mais bien sûr, ici « vieux bâtiment » n'a pas la même signification que chez nous. Une maison de 1909, une église de 1880 sont considérées comme anciennes et comme monuments historiques. En fait, au-delà de l'arrivée des Blancs au XIXème siècle, la Nouvelle-Zélande est aussi la dernière île du Pacifique à avoir été découverte et habitée par l'homme, il y a moins de 800 ans. Même les Maoris donc ne sont pas là depuis si longtemps !

Quant aux pingouins, ils sont là à des heures bien précises et il faut souvent payer pour aller les voir ! C'est une chose un peu désagréable que nous découvrons ici. Peut-être parce que beaucoup de touristes sont près à dépenser beaucoup en peu de temps, le tourisme est souvent « encadré » et assez cher. Une colonie de pingouins ? : on installe un centre d'observation, on met des palissades et on fait payer. Un beau lac ? Il y a des tours en avion, des sauts en parachute, des croisières de luxe. De même, le camping est très réglementé. Il semble que la réglementation ait été durcie récemment. Cela peut se comprendre, si tous ceux circulant en petits camping-cars (et sans toilettes) s'arrêtaient n'importe où, cela pourrait faire des dégats ! Mais de notre côté, c'est assez contraignant d'autant que les camping, certes propres et confortables (avec de belles cuisines tout équipées), sont souvent chers.

Heureusement, quelques invitations permettent, en plus du plaisir de la rencontre, de limiter les coûts. A Waikouaiti, c'est Ken qui nous voit et nous invite chez lui (« oui il y a un camping mais il est pas terrible, venez plutôt chez moi »). C'est un sacré personnage. A presque 70 ans il est très easy going et très sympathique. Nous passons une belle soirée chez lui et dormons dans le premier vrai lit depuis longtemps. Le matin il réveille les enfants de façon tonitruante avec une chanson à lui puis se fait pardonner en leur préparant des oeufs à la coque. DSC07417

 

La route de la côte est somptueuse. Souvent vallonnée et sinueuse, elle longe la côte de très près et nous permet de découvrir des baies magnifiques.DSC07360DSC07431 DSC07423Nous voyons plusieurs fois des dauphins. Près de Moeraki, nous allons voir les « boulders », ce sont des boules de pierre faisant jusqu'à 1,50 mètre de diamètre, résultats d'une accumulation de sédiments et déposées sur la plage par l'érosion. Surprenant ! DSCN2238

 

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A Shag point, ce sont les phoques qui se prélassent à quelques mètres de nous. Un vrai bonheur la vie de phoque ! Quelques heures par jour à jouer dans l'eau et à se nourrir, le reste à paresser au soleil et en plus ils n'ont pas de prédateurs ici ! DSC07407

 

De chez Ken, nous allons jusqu'à Dunedin en avalant deux grosses montées et nous continuons pour entrer dans la péninsule d'Otago. Les prévisions météo sont mauvaises et nous souhaitons visiter la péninsule avant l'arrivée de la pluie. Malheureusement, le gros mauvais temps arrive plus vite que prévu. Nous sommes tout contents de rencontrer Michael et Annalily de Philadelphie. Ils ont un mini-van et acceptent gentiment de nous emmener en balade autour de la péninsule. Nous allons voir la seule colonie d'albatros royaux de Nouvelle-Zélande, mais c'est un peu décevant,il y a bien des petits mais les parents ne sont pas là. Puis nous allons à Sandfly Bay, où il y a une colonie de pingouins à yeux jaunes ainsi que des phoques et des éléphants de mer. DSCN2267Nous voyons un pingouin de loin mais le plus sympa, c'est finalement de voir les phoques jouer dans l'eau et un énorme éléphant de mer dormir la tête sur un paquet d'algues. DSCN2279

 

Nous allons maintenant profiter de Dunedin pour :

  • aller chez le coiffeur (pour les trois filles, la dernière fois, ça date de Salta en Argentine)

  • essayer de trouver un camping-car à remonter gratuitement à Auckland pour les derniers jours de notre séjour ici (la plupart des touristes louent des camping-car d'Auckland à Queenstown ou Christchurch et donc les agences de location recherchent des gens pour les remonter dans l'autre sens).

  • renouveler nos couverts, nos assiettes qui, soit sont dans un état de délabrement avancé, soit ont fondu dans le micro-onde du camping (expérience de physique amusante d'Anaëlle)

  • visiter la ville (si, si)

  • faire la lettre de demande de réintégration à l'Éducation Nationale pour Jean-François (il n'y tient pas plus que ça, mais bon …)

 

Prochain rendez-vous à Invercargil, dans 300 km. Bises à tous et à bientôt.

 

DSC07357 

 

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 06:56

Fin du voyage en Nouvelle-Calédonie .... Après Lifou, la Côte Est où nous avons pédalé une petite dizaine de jours. La Nouvelle-Calédonie est un pays où chaque province a une personnalité bien particulière. Après les îles Loyautés, le nord et l'est de Grande Terre sont les zones les plus kanakes, alors que la côte ouest est essentiellement habitée par la communauté calédonienne (c'est-à-dire les blancs installés de longue date, ceux appelés un peu péjorativement "caldoches").

 

Pour atteindre la côte Est et le Nord, c'est un peu compliqué. La route qui quitte Nouméa vers le nord est la fameuse RT1, extrèmement dangereuse et déconseillée par tous ceux que nous avons rencontrés ici. Il y a très souvent des accidents mortels et un voyageur à vélo "tour du mondiste" y a été tué l'an dernier. Il faut dire que ce que nous voyons  a de quoi surprendre. C'est une deux voies, parfois sinueuse, souvent gravilloneuse. Et la vitesse y est le plus souvent limitée à 110 km/h là où en métropole la limite serait parfois de 70km/h. Si on ajoute à cela la consommation d'alcool et de canabis, plus le fait qu'une personne sur trois roule sans permis (et donc sans assurance), il y a là tous les éléments d'un cocktail explosif.DSCN2105

Les quelques bus permettant de quitter Nouméa ne veulent pas prendre nos vélos, et pour éviter cette route, nous sommes obligés de louer une camionette pour aller jusqu'à Bourail avec tout notre attirail ...

Peu après Bourail, nous quittons cette RT1 pour prendre une route tranversale à travers la chaîne centrale et rejoindre la côte est à Houaïlou. De là, nous remontons  jusqu'à Pouébo.

 

Durant ces dix jours, nous serons bien loin de Nouméa ! La côte est peu peuplée, nous sommes en territoire tribal et nous ressentons un peu une impression d'oubli et de pauvreté. 

 

Première nuit : nous passons la soirée et la nuit dans le jardin de l'église, très gentiment accueillis par le prêtre de la mission Azareu. Le parc est superbe, et l'église bien grande pour le peu de fidèles qui y viennent, nous raconte le père un peu triste. Merci à lui pour son accueil. DSC07082

 

Passage du col des Roussettes : il faisait très chaud, mais nous l'avons franchi sans avoir à pousser nos vélos ! Ceux qui n"étaient pas trempés de sueur se sont arrosés le tee-shirt pour se raffraichir un peu.

 

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Les « petits marchés » sur le bord de la route sont autant d'escales gourmandes. Nous y avons trouvé des pommes-lianes, des citrons, des bananes et les premiers avocats de la saison.

DSC07084A chaque fois qu'un marché se profilait sur le bord de la route, on ralentissait pour voir ce qu'il y avait à vendre … un kilo de piment, ou une main de bananes vertes et nous repartons sans poser pied à terre.

DSC07089Si ce sont des pommes-liane, alors toute la famille freine et nous mettons les pièces de monnaie dans une boite en fer pour payer nos fruits préférés. Il n'y a personne derrière le comptoir, juste un petit écriteau qui nous renseigne.

 

DSCN2113Une école sur la route qui traverse la chaîne de montagne entre Bourail et Houaïlou. Il paraît que la province nord est dotée d'un budget 2 fois plus important que la province sud, pour ré-équilibrer les différences entre la région de Nouméa (70 % de la population calédonienne), et les tribus de la province nord. La cantine de cette école est flambant neuve, les ordinateurs à disposition des enfants aussi. Le « ré-équilibrage » entre le nord et le sud est un sujet de discussion tendu : à qui profite cet argent ? Est-ce bien légitime ?

 

Jeudi soir, escale inattendue et très sympa chez Sébastien, Daphnée et leur fillette Jeanne qui accueille nos filles avec enthousiasme. Nous campons dans leur jardin.

 

Pause sieste, et grimpette pour les acrobates de l'équipe.

DSCN2119DSCN2120 DSCN2121

 

Rencontre en soirée sur le bord de la route.

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Nous avons eu de nombreux « bonjour », « bonne route » et « bon voyage » tout au long de ce périple. La démonstration est à nouveau faite que le voyage à vélo nous amène au contact des gens ! Nous sommes des « curiosités » accessibles, récompensés par de nombreux sourires et des gestes d'accueil qui nous vont droits au cœur !

 

Les paysages sont très beaux, mais les nuages et la pluie , nous ont rattrapés ….

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DSC07124La baie de Hienghène est très belle, mais nous ne pouvons pas profiter des fonds marins : Il pleut beaucoup et les rivières déversent de nombreux sédiments dans la mer. L'eau est toujours aussi bonne, mais plus trouble. Les enfants se baignent quand même tous les jours et sont bien habitués aux douches froides d'après baignade ….

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Lydia et ses amis nous réservent un accueil très sympathique et chaleureux à Hienghène. Elle nous prête même sa petite maison, et va dormir chez Kevin son voisin !! La soirée improvisée est riche d'échanges. Nous apprenons à nouveau beaucoup sur la vie des européens ici et sur celle des tribus.

 

Passage d'un bac. La côte entre Hienghène et Pouébo est vraiment très belle !

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Concours de boites aux lettres ? Recyclage ingénieux ! Le courrier est bien abrité.

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Notre périple sur la côte est se termine finalement à Pouébo jeudi 21 février. La saison des pluies est là. Difficile de rouler sous des trombes d'eau. De plus, il faut que nous trouvions un moyen de rentrer à Nouméa avant samedi. Nous n'avons pas trop le choix … Un bus part jeudi à 5h du matin, le chauffeur nous attend à 5km du camping …. Lever à 3h, départ à 4h15. DSCN2164Il fait encore nuit noire, et nous roulons avec un minimum de visibilité sur les nids de poule … Concentrés sur la route et attentifs aux uns et aux autres, nous rejoignons le point de rendez-vous pile à l'heure ! Puis s'ensuivent 8h de trajet dans un état semi-comateux pour la plupart d'entre nous ! Nouméa nous revoilà !

 

A Nouméa, nous passons un excellente soirée chez Jeanne, Lionel, leurs deux filles Margot et Daphnée, et le papa de Jeanne que nous avions croisés au Parc de la Rivière Bleue quelques semaines plus tôt. Merci encore pour ce moment passé ensemble ! Jeanne et Lionel sont de vrais calédoniens d'origine, Jeanne a un ancêtre parmi les premiers arrivés sur l'île, et ils travaillent dans 2 des grandes entreprises du pays. Leurs sentiments sur l'île et son avenir nous intéressent beaucoup.

 

A Nouméa, nous avons 3 jours pour tout laver, trier, emballer : ce n'est pas de trop ! Nous récupérons nos gros duvets, les polaires et vêtements chauds. Les enfants travaillent un peu.

Nous avons beaucoup appris pendant ce séjour en Calédonie. Nous avons vu de très beaux paysages, des plages et des poissons comme dans un rêve, nous avons été accueillis avec beaucoup de sympathie et d'attention par de nombreuses personnes. Tous ces moments partagés nous ont permis de mieux comprendre ce petit pays. Nous le quittons avec des sentiments mélangés : ravis d'avoir pu voir les trésors naturels de l'ïle, heureux de quitter la chaleur étouffante aussi ! Pour Guillaume : « J'ai adoré Lifou, les coraux, les tortues et les poissons, mais sinon pas de regrets, je suis content d'être en Nouvelle-Zélande ! ». Pour Clémentine : « A part les moustiques et la chaleur, j'aurais bien aimé y rester plus longtemps pour profiter encore des coquillages, de la mer, de la faune et de la flore ... ». Pour Anaëlle : « Je n'étais pas triste de quitter la Calédonie, mais un peu quand même, à cause des coquillages et des poissons. »

A dire vrai, nous sommes aussi un peu interloqués par les déséquilibres entrevus. Déséquilibre entre la richesse (parfois un peu « matuvue », la modernité et le rythme trépidant de Nouméa, et la pauvreté, la nonchalance de certaines parties de la côte est. Déséquilibre entre les différentes communautés, certaines tournées vers la tradition et centrées sur elle-mêmes, d'autres tournées vers le futur et l'extérieur. Déséquilibre entre ceux qui profitent de l'insularité pour s'enrichir et ceux qui souffrent de la « vie chère ». Déséquilibre et malaise que vivent les jeunes kanakes et qui poussent certains à se tourner vers l'alcool et la drogue. La situation est clairement instable en Nouvelle-Calédonie et même si les accords de Nouméa ont bien permis de calmer les choses, le vœux du « destin commun » n'est pas encore exaucé : les communautés vivent l'une à côté de l'autre mais elles ne vivent pas vraiment ensemble.

Un référendum aura lieu en 2014 pour statuer sur le niveau d'indépendance de la Calédonie : autonomie ou indépendance complète ? Selon les personnes croisées, certains s'attendent à des remontées de violences entre Caldoches et Kanaks, d'autres nous ont dit qu'il ne se passerait rien de particulier. L'inquiétude plane tout de même un peu, d'autant plus que la vente d'arme est légalisée et qu'il y a officiellement une arme par habitant, sans parler des machettes ! …. Vivre ensemble sur le caillou n'est pas si simple ; les différences culturelles entre européens d'origine et kanak sont grandes, et à eux s'ajoutent les walisiens, les asiatiques, les métis. Suivez l'actualité calédonienne en 2014 ; nous verrons bien ce qu'ils décideront pour leur avenir.

 

Après tant de temps passé chez eux (ils auront été d'une patience et d'une gentillesse incroyables), nous quittons la famille Cazé et Nouméa au petit matin le 26, en pick up … SAM_3104.JPGAu pays des gros 4X4, il fallait qu'on expérimente cela, et surtout c'était la solution la plus économique. La benne est pleine à craquer. DSC07182Nous espérons qu'il ne pleuvera pas, que la bâche ne s'arrachera pas, et que tous nos bagages embarqueront sans problème. L'hôtesse qui enregistre nos bagages est très cool ; elle note approximativement le poids des cartons qui contiennent les vélos : nous avons droit à 6 bagages de 23kg chacun, mais pour elle il suffit que chaque bagage n'excède pas 32 kg … le chef surveille, l'œil beaucoup plus sévère, mais ça passe quand même. Ouf !

 

Nous voici donc à Christchurch après un voyage relativement court. Nous n'aurons pas trop de 50 jours pour visiter l'île du sud, c'est tellement grand ! Nous partons samedi vers le sud : Timaru, Dunedin, Invercargill, puis remontée vers la côte ouest et le fjord land (queenstown, wesport). Pour la fin du périple, nous irons vers Wellington. Nous espérons voir des pingouins et des albatros, de très beaux paysages aussi ! Nous essaierons de ne pas être trop dévorés par les mouches des sables du côté de Milford Sound. Nous allons beaucoup camper, bien sûr, et être hébergés chez quelques "warmshower" (réseau d'hébergement entre voyageurs à vélo).

Notre prochain avion décolle le 18 avril pour l'Asie (Népal puis Indonésie normalement)... ça risque de passer vite !

 

Bises de nous 5 et portez vous bien ! Nous comptons toujours sur vous pour nous tenir au courant des nouvelles du beau et vieux continent ...

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9 février 2013 6 09 /02 /février /2013 12:07

Bonjour à tous

 

Nous vivons tellement de choses merveilleuses en Nouvelle-Calédonie que nous sommes obligés de scinder l'article en deux !

Nous revenons d'une semaine à Lifou, une des îles Loyauté. Une chose est sûre : nous allons rester longtemps sous le charme de cette île magnifique, hors du temps.

Retour en arrière :  

Une fois de plus nous prenons le Betico pour aller sur Lifou. Ce bateau est une institution importante. Il est, avec l'avion, le seul moyen de rallier les îles Loyauté, et chacune des deux arrivées hebdomadaires est un petit événement : ravitaillement, voitures, famille, amis, presque tout vient en Betico. DSC06910

Lifou fait la taille de la Martinique mais ne compte que 9000 habitants. Dès notre arrivée, nous traversons We, la capitale. Avec une aussi faible densité de population, inutile de vous expliquer qu'il y a de la place. Les jardins sont immenses et le village très étendu. Nous pique-niquons et nous baignons dans la baie Châteaubriand. Les couleurs sont incroyables : le sable est blanc, l'eau en fonction de la profondeur va de l'émeraude au bleu profond. C'est merveilleux. Et ce n'est que le début. DSC06915

De We, en une semaine, nous ferons le tour de l'île avec au final le regret de ne pas rester plus longtemps. Mais les billets de retour sont déjà achetés et nous sommes attendus à Nouméa.

Une semaine pendant laquelle nous avons le sentiment d'être dans un endroit unique, préservé, où la beauté des paysages, de la lumière n'a d'égal que la quiétude et la sympathie des habitants; un endroit en dehors du temps où la force des traditions est une protection contre les turpitudes du monde moderne.

 

Luengoni, la plage la plus paradisaique (à nos yeux), Peng superbe aussi et où les enfants trouveront de magnifiques coquillages. Que dire enfin de la baie de Jinek avec son "aquarium naturel" où les coraux et les poissons rivalisent de couleur, des falaises de Joking où les enfants du coin nous pétrifient par leur 'audace en plongeant de très haut.

A Jinek, nous vivons probabalement une des plus grandes émotions de ce voyage : nous avons nagé avec des tortues !! Oui, vous avez bien lu ... Elles étaient là au bout du ponton alors nous avons plongé, tous les cinq. Et pendant une heure nous avons approché, suivi et même légèrement touché des tortues de mer. Elles ne nagent pas, elles volent, majestueuses. Les mots sont inutiles et les photos parleront mieux que nous. Pour voir toutes les photos (et même un film) de ces merveilles, il faudra aller sur le Blog de Guillaume en cliquant sur le lien suivant : http://lesfaurefivealadecouvertedelaplanete.blogspot.com/

 

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DSCN1994Bien sûr donc, les plages sont exceptionnelles, mais la beauté n'est pas que là. A Lifou règnent un calme, une douceur de vivre qui font qu'on se sent bien. Les jardins sont très bien entretenus, pleins d'arbustes colorés, de cocotiers. Chaque famille a une case qui est le lieu où l'on dort en famille et où les âmes des ancêtres habitent et protègent la tribu.

 

Le miracle est aussi que l'île appartient à ses habitants. Le droit coutumier fait que la terre ne peut sortir de la tribu. DSC06978Impossible de la vendre à un étranger. C'est miraculeux car sinon, comme à Vanuatu tout proche, toute la côte serait privée et entre les mains de riches australiens.DSC06987

Allez, une petit vidéo le long de la route

 

Le premier jour, nous tombons sur une fête locale. Finalement, c'est à peu près comme chez nous mais avec quelques singularités : tournoi de pétanque, bingo (= quine), buvettes. Sauf que sur le terrain de sport, ce sont les femmes en robe "mission" qui jouent au cricket,

DSC06921et que sur le podium la musique et les danses traditionnelles ressemblent à ça : DSC06940

 

 

Nous sommes vraiment au bout du monde et la présence de gendarmes en shorts (et mollets pas très bronzés) paraît très incongrue. Comment croire et vouloir que ce soit la France ici ???

Comment croire en voyant ces enfants kanakes, dans leur univers, courant pieds nus sur des rochers acérés et plongeant dans l'eau depuis les falaises de Joking qu'ils se considèrent "français" ??? Le français est plutôt la seconde langue après le drehu. Il y a la présence simultanée du droit français et du droit coutumier. Chaque personne choisit, notamment à la naissance d'un enfant s'il va être soumis à l'un ou à l'autre (sauf pour les délits très graves évidemment). Pour le droit coutumier, c'est un conseil avec le chef de tribu et les anciens qui se réunit et les gendarmes n'ont pas à intervenir. La "condamnation" peut tout simplement être un "astiquage", c'est-à-dire une punition corporelle éventuellement publique. Mais aussi un arrangement entre familles. Les clans, c'est-à-dire les famiilles élargies, vivent vraiment ensemble et la notion de propriété individuelle n'est pas très présente. Chacun a un rôle et contribue à la vie de la collectivité. Mais comme nous l'explique un habitant d'une tribu du plateau, le plus important dans la culture locale, c'est le respect. Le respect des anciens, de la famille et des autres de façon générale. SAM 3053

Cette manière de vivre, ces coutumes, cette conception des rapports humains sont en symbiose avec les paysages de l'île : sérenité et beauté.

Notre dernier jour sera l'occasion d'une rencontre bien amicale mais malheureusement trop courte.. Nous sommes accueillis chez Corinne et Didier qui habitent à Lifou avec leurs enfants : Yvonne, Marius et Jules. Ils étaient partis en famille pour un voyage autour du monde il y a 8 ans. Ils se sont arrêtés à Lifou ... et y sont restés dans une maison face à la mer. Les enfants ont grandi là, parfois seuls petits blancs dans leur classe. Nous discuterons jusqu'à une heure très avancée de la nuit. Un paradis en voyage n'est pas forcément un paradis pour vivre. Et leur expérience est passionante. Tout n'est pas parfait bien sûr et les traditions et coutumes de l'île accentuent leur sentiment de différences avec les habitants d'origine. Mais ils y semblent bien heureux, sereins et ne se voient pas partir.

Cette rencontre est aussi émouvante et symbolique. Depuis plusieurs années, ils accueillent les familles à vélo qui passent sur leur île. Nous nouons ainsi, à travers eux, un lien avec ces familles que nous connaissons directement ou par internet. Nous sommes les sixièmes en 6-7 ans !!!SAM 3055

 

Un dernier mot pour évoquer l'alerte tsunami que nous avons "vécue" alors que nous étions à Jinek. Il y avait, comme à l'île des pins, un paquebot australien pas très loin (et oui, tout n'est pas parfait). Nous étions dans un camping en bord de mer et nous avons appris qu'il y avait une alerte à la suite d'un tremblement de terre aux îles Salomon. Mais à LIfou, là aussi, on reste serein !!! La vie a continué à peu près normalement sauf pour les australiens qui ont été évacués vers les hauteurs d'une falaise. Il parait que c'était un peu la panique. Sur Nouméa aussi, il y a eu une peu la pagaille pour une vague qui finalement n'a pas dépassé 50cm. D'après la presse, il y a un gros retour d'expérience à faire parce que pas mal de choses n'ont pas fonctionné.

 

Nous partons donc à regret de Lifou. Le retour en bateau est moins poétique ...burp, nous ne serions pas faits pour un tour du monde en bateau !!!!!!

Après une pause à Nouméa, nous allons attaquer la dernière partie de notre séjour ici : le nord et la côte est de Grande Terre. Nous serons à nouveau en territoire kanake et coutumier et c'est parait-il très beau aussi.

 

A bientôt !

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 15:13

Bonjour à tous

 

Vous êtes visiblement impatients de découvrir la Nouvelle-Calédonie !!! A vrai dire, nous nous sommes posés la question : ne serait-il pas indécent de vous montrer les merveilles ensoleillées que nous voyons depuis 3 semaines, à vous qui êtes dans la neige et le froid ? Alors, bon courage et bon voyage au pays des merveilles ...

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Après les hauteurs, les grands froids et les solitudes andines, les Faurefive méritent bien quelques vacances ! Nous voilà aux antipodes, sur une île du Pacifique, là où les températures ne descendent pas en dessous de 5°C, où la neige n'existe pas.

La Nouvelle-Calédonie, c'est bien sûr des plages de sable blanc, une faune et une flore marines exceptionnelles. Mais c'est aussi une chaine intérieure luxuriante et escarpée, la culture kanake très présente et la curiosité pour nous de découvrir ce que c'est que la "France" d'outre-mer. Rassurez-vous, nous passons du temps à la plage, mais nous n'oublions pas pour autant nos chers vélos.

 

Nos premiers jours se passent tranquillement à Nouméa. Nous sommes hébergés "comme chez nous" chez la famille Cazé. Heureusement qu'Hélène et Nicolas sont très accueillants, car Nouméa est le point de passage obligatoire entre toutes nos excursions dans les différentes parties de la Nouvelle-Calédonie, et nous allons passer pas mal de temps chez eux !!! C'est bien agréable aussi pour les enfants de retrouver des jeunes français de leur âge, de pouvoir jouer avec eux, de lire leurs BD... Et puis ici ce sont les grandes vacances ! Nous échangeons aussi beaucoup sur la Nouvelle-calédonie et sur d'autres pays de la région.

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Pour des cyclistes, Nouméa, ce n'est pas franchement le paradis : une ville avec énormément de circulation, des côtes (au sens montées) bien raides et à peu près aucune piste cyclable. On sent que les cyclistes ici, ne sont pas la priorité ! La ville elle-même n'est pas fascinante mais le bord de mer est magnifique. il y a des baies de tous côtés et quelques plages agréables. Le loisir local, c'est clairement l'eau sous toutes ses formes. Nous en profitons pour faire nos premières baignades avec palmes, masques et tuba (PMT) et sans aller très loin, c'est déjà superbe : coraux et poissons multicolores. Guillaume s'initie à la planche à voile : quand on tombe c'est moins frais qu'en Bretagne ! L'eau est agréable, environ 27°C, juste assez fraiche pour se rafraichir un peu.

DSCN1774 

Après quelques jours à Nouméa, nous partons pour une boucle dans la partie sud de Grande Terre. Nous prenons 4 jours de ravitaillement et nous ne pourrons pas faire plus. Car pendant ces 4 jours, nous ne verrons ni village, ni commerce. Nous comprenons déjà que la Nouvelle-Calédonie est très déséquilibrée : le grand Nouméa, c'est 160 000 habitants (les 2/3 de l'île), avec tout ce qu'on peut trouver dans une ville française de cette taille. Ailleurs, c'est la brousse, les montagnes, les côtes avec seulement des petits villages et une économie tribale quasi autosuffisante. Nous changeons notre programme au dernier moment : de grands incendies se sont développés dans la zone que nous devions rejoindre le soir même, et le Parc de la Rivière Bleue est fermé au public. Nous inversons donc le sens de notre boucle en espérant que dans 3 jours, les incendies seront maîtrisés et que le Parc sera réouvert. Cette inversion a aussi une autre conséquence : nous abordons le col de Crève-coeur, dont tout le monde nous parle, dans le "mauvais sens".

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En effet, finis les cols longs mais peu inclinés des Andes, ici on fait dans le court mais raide : environ 15% sur 2-3 kilomètres. C'est pas long mais avec le poids des bagages, c'est dur. Guillaume arrive à enchainer, les filles montent beaucoup à pieds et Jean-François fait des allers-retour pour monter le vélo de Clémentine en plus du tandem.

Heureusement, les paysages sont très beaux, notre petite route serpente au milieu des collines et d'une végétation inconnue pour nous. Il faut dire, et c'est la grande fierté des calédoniens, qu'ici 80% des végétaux sont endémiques. Il y a de la forêt sèche, de la forêt humide, des zones de maquis minier. Les autorités locales sont conscientes de ces richesses et de nombreux parcs et réserves naturelles ont été créés.  Une chose formidable aussi, c'est que partout l'eau est propre et pure. Dès que l'on voit le moindre ruisseau, la moindre étendue d'eau on sait qu'on peut s'y baigner en toute confiance. DSC06801Et c'est bien plaisant car il fait chaud !!! Enfin, à part les moustiques (et les conducteurs saouls et/ou canabisés) il n'y a pas de bestioles dangereuses en Nouvelle-Calédonie. On peut donc camper sauvage sans inquiétude.

A part nous et quelques touristes, les seuls utilisateurs de cette route sont les travailleurs des mines de Nickel. En effet, la principale richesse de la Nouvelle-Calédonie, c'est le Nickel ! D'immenses mines à ciel ouvert (nous rassurons les enfants, ici c'est pas comme en Bolivie) sont implantées un peu partout dans l'île. On dit que tout habitant a au moins un membre de sa famille qui y travaille. C'est bien payé et cela contribue sûrement au coût élevé de la vie (nous y reviendrons).

 

Après une nuit de camping sauvage, nous dormons à la réserve naturelle de la chute de la Madeleine. Il y a un camping exactement comme nous les aimons : un faré (abri en forme de hutte) pour se protéger du soleil avec une table, une douche (froide), un W-C et seulement 10 emplacements. Tout cela au bord d'une rivière avec un ponton pour accéder à l'eau. Le rêve. En arrivant, nous demandons à la gardienne du camping s'il y a possibilité de trouver du pain dans le coin. Elle nous dit qu'il n'y en a pas, pour revenir une demi-heure plus tard et nous offrir deux baguettes et des palmiers !!!  DSC06862

Le lendemain, nous roulons jusqu'au parc régional de la Rivière Bleue. 3 km avant l'entrée, nous tombons sur un feu qui a dû se déclarer quelques minutes auparavant. Il est déjà impressionant et borde la route. Le vent est dans le bon sens et il n'y a pas encore trop de fumée alors nous pouvons passer.

DSC06869Nous voyons des automobilistes qui donnent l'alerte. Peut-être un mégot jeté d'une voiture et des hectares vont brûler. Anaëlle est très impressionnée et nous demande longtemps si nous ne risquons rien... A l'entrée du parc, ils vont fermer et nous sommes les seuls à entrer. La gardienne, elle aussi, nous donne spontanément des viennoiseries. Nous roulons alors que le soir tombe et nous allons camper tous seuls en bord de rivière. Les paysages sont magnifiques : forêt noyée, lac de Yaté, rivière bleue et rivière blanche. Nous croisons quelques cagous, oiseaux symboles de la Nouvelle-Calédonie. Curieux symbole qu'un oiseau gris qui ne vole pas ! Mais celui-là aussi est endémique ! Désolés, pas de photo car il commence à faire un peu sombre ! Le lendemain, nous nous promenons dans le parc : nous voyons le kaori géant, un arbre (endémique !!!) vieux de 1000 ans. Tout est très bien aménagé, ni trop, ni trop peu. Et nous rentrons un dimanche soir sur Nouméa au milieu des voitures des familles revenant de week-end. Difficile de passer inaperçus ! Les gens ne sont pas trop habitués à voir des vélos dans les collines de l'île, alors ils sont impressionnés par nos "exploits" et nous sommes interpelés, les "bonjour" fusent.

 

Après une nouvelle pause à Nouméa, nous repartons pour l'île des pins. 2h30 de bateau pour aller au paradis ???

SAM 2979Nous passons 4 jours sur cette île, dans un petit camping donnant sur une plage. Plages de sable blanc, cocotiers, pins colonnaires (d'où le nom de l'île, petit test complétez le mot suivant : les pins colonnaires sont end..........), douceur de vivre. 4 jours de farniente à aller observer les petits poissons, les coraux, à ramasser des coquillages. Nous irons à l'aquarium naturel, bras de mer peu profond et très clair où les poissons sont partout.

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Nous passons 2 très belles journées à la plage de la baie de Kanumera : sable très fin, eau délicieuse et jolis poissons multicolores.

 

Puis nous visitons les vestiges du bagne et l'émouvant cimetière des déportés. En effet en 1871, de nombreux communards (puis plus tard des kabyles) ont été déportés sur l'île des pins. Après leur amnistie, certains s'y sont installés, mais nombreux sont morts sans jamais revoir leur patrie.

DSCN1913

Le dernier jour, nous allons à nouveau être témoins d'une des conséquences du tourisme mondialisé. Depuis 2-3 ans les autorités de l'île (entendez par là, le grand Chef) ont donné l'autorisation à des tours opérateurs de venir faire mouiller leurs bateaux de croisière à l'île des pins. Nous avons eu des chiffres divergents, mais il semble qu'environ un jour sur deux, un paquebot de 2 ou 3000 passagers (australiens surtout) venant de Sydney, débarque sur cette île qui elle-même ne comporte que 3000 habitants.

DSCN1885Et là, pendant une journée, c'est le grand cirque. Les baies, très tranquilles la veille, deviennent des piscines surpeuplées, les coraux sont piétinés et détruits. En bord de plage, les habitants montent des stands de nourriture où les prix (élevés) sont en dollars australiens, effectuent gauchement quelques danses "traditionnelles". Plusieurs habitants trouvent que c'est un bon revenu pour l'île et que ça "occupe" les jeunes qui avant faisaient beaucoup de "bêtises". Mais ils conviennent aussi que 15 fois par mois, c'est vraiment trop et qu'à moyen terme, les coraux seront détruits, les poissons moins nombreux, .... sans parler de l'évacuation des déchets.

DSCN1890

DSCN1889L'île des pins est face à son destin, entre enrichissement rapide, à court terme, et développement plus lent mais plus respectueux de l'environnement et des personnes. Espérons que de bons choix seront faits même si, comme nous l'a murmuré une habitante, ces choix sont contraires aux intérêts personnels des chefs traditionnels de l'île....

 

En Nouvelle-Calédonie, le seul truc difficile, c'est la chaleur et l'humidité. Nous ne sommes pas à la meilleure saison, il fait toujours chaud même la nuit, et l'humidité, même s'il ne pleut pas beaucoup, est assommante. Et bien sûr ce sont les conditions dont raffolent nos amis les moustiques. Allez, je vous entends d'ici "ils vont pas se plaindre tout de même !". Si si !

Un autre point difficile pour nous, c'est le coût de la vie. La nourriture entre autres, est très chère. Et, une fois de plus, nous nous interrogeons sur certaines absurdités : l'économie de la planète ne tourne pas rond !!! Ici, les fruits sont hors de prix. Oui oui, des fruits locaux qui poussent tout seul (à 10 km du supermarché) comme les bananes, sont à 4 euros le kilos, plus chers que les fruits importés de Nouvelle-Zélande (qui n'est pourtant pas un pays où la main d'oeuvre est bon marché). Il parait que les produits venant de la métropole sont subventionnés. Ce qui conduit à des choses incroyables : lors de notre tour dans le sud de l'île, nous sommes passés devant les sources de Mont Dore (rien à voir avec  le Puy de Dôme), l'eau est libre d'accès et il y a une usine d'embouteillage. On peut acheter cette eau dans les supermarchés de l'île. 2 km plus loin, nous nous arrêtons pour pique-niquer au bord d'une plage. Une famille kanake, à côté de nous, pique nique aussi mais avec une bouteille d'eau ....d'Evian ! Sur l'île des Pins, impossible d'acheter des fruits ou des légumes !!! Nous espérions des orgies de fruits tropicaux et de poissons... quelle déception ! C'est assez incroyable de voir, dans ces petites épiceries, des alignements de conserves de mangues !!! Mais aussi d'haricots, des fruits au sirop et des boites William Saurin (désolé pour la pub) de choucroute, de raviolis !!! A Nouméa, il y a les grandes enseignes françaises partout. On y trouve donc exactement les même produits que chez nous mais deux ou trois fois plus cher !  Heureusement, Hélène et Nicolas ont des pommes lianes (fruits de la passion) dans leur jardin et on trouve de bons poissons au marché de Nouméa.

 

Vous l'avez compris, la Calédonie n'est pas que Paradis ! Mais, pour autant, nous nous régalons et commençons même à prendre le rythme des tropiques ...

 

Allez, encore une belle image avant de vous quitter ... ce coucher de soleil vu du Betico, l'unique bâteau qui transporte les calédoniens dans les îles.

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L'article qui suit va paraître très prochainement ... avec du bleu émeraude et des enfants bronzés .... Notre excursion à Lifou nous a émerveillés ; nous y serions bien restés un peu plus longtemps !

 

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 04:06

Allo ici Nouméa ... bonjour à tous en métropole et ailleurs sur la planète.

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Normalement, si les informations que nous recevons avec dix heures de décalage horaire sont justes, vous devez être congelés, bloqués par la neige, dans l'impossibilité d'aller à l'école ou au travail. La neige c'est bien sympa quand on peut en profiter avec le ski, la luge...mais nous plaignons particulièrement les écoliers qui ratent des jours d'école. Quelle tristesse n'est-ce-pas  ?.... Alors devant mon écran, nous soufflons un grand coup pour essayer de vous envoyer un peu de la chaleur qui nous accable ici. Nous sommes sur la terrasse d'Hélène et Nicolas devant un jardin tropical (endémique), sur les hauteurs de Nouméa.

 

Petit aperçu de nos premiers jours en Nouvelle Calédonie, et activités physiques en tout genre ...

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Pros du déménagement !

Emballage optimisé de nos bagages : nous franchissons toutes les étapes sans encombre ... façon de parler.

 

Le vent dans les voiles ... à Nouméa.

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Guillaume s'initie à la planche à voile et au kite surf

.... ou la tête sous l'eau.

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DSCN1762Drôle de poisson ! 

 

De l'eau, encore de l'eau ! Sur la route du sud du côté de Prony

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En Nouvelle Calédonie, nous avons franchi notre premier col à ...110m d'altitude ! et même un à 345 m ! Crève coeur fut le plus difficile : pente à 15%,nous avons tous poussé nos vélos, sauf Guillaume qui a tenu le choc jusqu'en haut. Trop fort !

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Le vélo en avait assez, il s'est couché dans le fossé ...

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Le "Caillou" se mérite ... Au sud, nous avons découvert la réserve de la chute de la Madeleine et le Parc de la Rivière Bleue, deux sites enchanteurs et bien aménagés. 

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Le mot de passe ici c'est "endémique". 10 fois par jour, on entend ou lit ce mot qui ajoute du mystère à la faune et à la flore ... tout est endémique ! Et ça fait la fierté des calédoniens.

Le cagou d'abord et avant tout, emblène de la Calédonie : c'est un oiseau qui ne sait pas voler et que nous avons croisé dans le parc de la Rivière Bleue.

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Le parc de la Rivière Bleue : immense et très beau

 

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Vue sur le lac de Yaté depuis la piste que nous avons prise pour nous enfoncer dans le parc, et camper seuls au bord d'une rivière, dans la forêt humide .... Ici, la terre est rouge, elle est imprégnée de nickel et tâche tout.

 

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 Le soir tombe tout en douceur sur la rivière Bleue

 

 

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La chute de la Madeleine

 

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Camping très agréable et confortable à Netcha. Il devrait y avoir des Farés (abris) dans tous les camping du monde !

 

Ces quelques lignes et photos ne sont qu'une mise en bouche ; on vous en dira plus la prochaine fois ! Au programme : l'ïle des pins, la côte est et Lifou si nous trouvons le moyen d'y aller ... Lifou est l'une des îles Loyauté, Et pour y aller, il n'y a que 2 bateaux par semaine. Il n'y a plus de places la semaine prochaine, le bateau en question sera en cale sèche à partir du 16 février, et l'avion est trop petit pour qu'on puisse y mettre des vélos ... Trouverons-nous une solution pour aller sur cette île paradisiaque ?

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A très bientôt !

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 02:34

Nous vous écrivons depuis Nouméa, juste avant de reprendre la route. Voici le résumé du passage d'un continent à l'autre, d'une année à l'autre ...

Arrivés à Mendoza, deux jours avant le Nouvel an et 6 jours avant notre vol vers Sydney, il n'était plus question de chevauchées fantastiques à vélo mais plutôt de savoir comment nous allions pouvoir être le 4 janvier avec armes et bagages à l'aéroport de Santiago.

De Mendoza, il nous faut traverser les Andes (en bus donc et.... malheureusement) et une frontière paraît-il très stricte : interdiction de passer avec des produits frais, des graines, de la nourriture, du bois. La douane chilienne, d'après les témoignages, n'a aucun sens de l'humour.

Et puis, où passer le réveillon du nouvel an ? Nous recontactons Laurent et Audrey qui sont normalement dans le secteur. En fait, ils sont à Valparaiso, sur la côte chilienne. Errant en ville, sans trouver de solution pour dormir, ils ont été invités par Cécilia, une chilienne très sympathique. Et celle-ci est prête à nous accueillir aussi. Incroyable, elle habite un appartement, héberge déjà deux cyclistes et en voir arriver 5 autres ne lui fait pas peur !!! Quelle est donc cette personne hors norme ???

C'est décidé, nous allons donc rejoindre toute cette équipe en essayant d'arriver à Valparaiso avant le 31 décembre minuit.

C'est un peu la course : nous devons attraper un bus très tôt, prier pour qu'il accepte les vélos, puis changer à Los Andes, après la frontière, et prendre un autre bus pour Valparaiso. DSCN1639La frontière nous stresse un peu. Nous avons des souvenirs d'Argentine en bois et tissu, vont-ils passer ? Sans parler des feuilles de coca que Guillaume veut à tout prix ramener et que nous cachons, tels des contrebandiers débutants, au fond d'un duvet en espérant que l'odeur dudit duvet trompera les éventuels chiens renifleurs ...

Finalement tout se passe bien : les bus veulent bien de nous, les douaniers (et leur chien qui doiventt avoir le nez bouché) ne trouvent pas les feuilles de coca. Par contre, nous avons oublié de la nourriture dans une sacoche et devant tous les autres passagers, nous devons piteusement l'ouvrir et découvir qu'un pot de confiture s'est déversé à l'intérieur. Et nous arrivons à Valparaiso vers 19h. 

Nous découvrons une ville en effervescence, le feu d'artifice du 31 décembre est le plus célèbre d'Amérique du Sud et plus de 2 millions de personnes viennent, notamment de Santiago, pour le voir. Nous sommes surpris par la fraicheur de l'air. Le courant de Humbolt que nous avions quitté à Lima, rafraichit aussi cette côte. Après quelques difficultés, nous parvenons à retrouver Laurent et Audrey. C'est assez épatant de les revoir ici après les avoir quittés en Bolivie. Ils nous emmènent chez Cécilia, et nous découvrons alors un sacré personnage !!!

Cécilia a eu une vie très mouvementée et pas toujours facile. Elle a fait beaucoup de métiers, a une énergie débordante, ne s'avoue jamais vaincue et est très généreuse. 

Nous nous entassons à 5 dans une petite chambre et nous apprétons à réveillonner. Le voyage a été fatiguant,mais au moins nous mettons les pieds sous la table en arrivant ! Cécilia possède un petit appartement confortable au 8ème étage d'une tour avec une vue extraordinaire sur la baie de Valparaiso. A minuit, nous montons tous sur la terrasse du 22ème étage. Le feu d'artifice est vraiment exceptionnel ! DSC06685En fait, il y a 7 feux d'artifices exactement identiques et synchronisés tirés sur toute l'étendue de la Baie. Un seul déjà est très impressionant, alors 7 !!!! DSC06697

SAM 2779Nous nous couchons tard bien sûr mais il s'agit de fêter dignement cette nouvelle année. Nous pensons bien à vous qui avez fêté le nouvel an plusieurs heures avant nous. En fait, nous allons nous coucher tard durant tout notre séjour à Valparaiso ! Cécilia est adorable mais elle a un rythme de vie épuisant pour nous tous. Nous prenons quand même le temps de visiter un peu la ville : Valparaiso est une ville étonnante : constituée de très nombreux petits cerros (collines). Les rues sont en pente, il y a des funiculaires (souvent de plus de 100 ans) et de nombreuses vieilles batisses colorées.DSCN1650 Le port est très actif : des cargos immenses déchargent des voitures, des marchandises. Alice pense beaucoup à son oncle marin au long cours qui a dû passer par là plus d'une fois.DSCN1644 Les plages sont envahies de familles et de fétards qui récupèrent de la nuit du réveillon. Mais très peu se baignent, la mer est froide (toujours notre ami Humbold). DSCN1648

Nous devons aussi et surtout préparer notre vol vers l'Australie. Il faut refaire nos sacs, empaqueter les vélos. Notre dernier vol de Québec à Lima, il y a plus de quatre mois, nous a laissé un souvenir funeste.. Il faudrait que cela se passe plus sereinement cette fois-ci. Avec l'aide de Cécilia, nous mettons une journée complète pour trouver de gigantesques sacs chinois en toile, des cartons, du plastique à bulles. Jean-François passe une après-midi à nettoyer les vélos (les pneus notamment), les tentes, car la douane australienne a encore moins d'humour que celle du Chili. L'Australie est une île et elle veille à ne pas être contaminée par des graines, des insectes, des algues, des produits naturels venus d'autres continents. Aussi, il est strictement interdit d'amener toutes ces choses même involontairement. Si une chaussure, une toile de tente, un pneu contient de la terre, il peut être décontaminé par les services de l'aéroport qui ensuite se font une joie de vous présenter une facture bien salée !

Laurent et Audrey nous quittent le 3, ils continuent vers le sud du Chili. Cette fois, nous ne les reverrons plus ou alors en France !  

Le 4 au matin, nous devons être à 5h00 du matin au Terminal des bus pour prendre la navette de l'aéroport (avec tout le manque de sommeil cumulé, imaginez l'état des troupes !!!). Evidemment, tout ne se fait pas comme prévu et la navette ne peut pas prendre le tandem. Cest donc Cécilia qui conduira le tandem et J-F à l'aéroport. Jusqu'au bout elle aura tenu à nous aider. Quelle gentillesse ! Nous lui offrons un petit livre pour apprendre le français, bien peu de choses à côté de tout ce qu'elle a fait pour nous.

L'embarquement se fait par contre beaucoup plus tranquillement, Des sourires, pas de suppléments à payer. DSC06705 Nous quittons le Chili et l'Amérique du Sud par un très long vol (14h) vers un autre monde : l'Océanie et l'Australie.

Tout le monde est très excité. Sydney devrait être une ville très moderne et très différente de tout ce que nous connaissons.

Et bien nous ne serons pas déçus. Nous passons 5 jours à Sydney, hébergés chez Jeff un warm-shower bien sympathique (pléonasme ?). Nous nous entassons à l'arrière de sa maison avec un couple de cyclistes français (repléonasme ?) Eric et Iris très sympathiques aussi avec qui nous passerons 5 belles journées. Que dire de la ville ? C'est une métropole occidentale, nous pourrions avoir l'impression d'être dans un univers connu et pourtant plein de choses nous surprennent. Tout d'abord il faut dire que, comme nous l'ont confirmé Eric et Iris (qui eux ont traversé le sud de l'Australie de Perth à Sydney), Sydney n'est pas du tout représentative du reste de l'Australie.

La ville elle-même nous a beaucoup plu : de grands parcs, des gratte-ciels modernes (parfois entourant des bâtiments du XIXème siècle) et bien sûr la baie ! Celle-ci est magnifique : le Harbour bridge, l'Opéra (splendide), les bras de mer sillonnés de bateaux en tous genres, le jardin botanique. Nous avons arpenté la baie en ferry : ils font partie des transports publics. Nous avons bien profité de la vue sur l'Opéra et avons été impressionnés par les immenses bateaux de croisière mouillant dans le port. SAM 2808

DSC06764 DSC06739Tout le centre ville (et même plus !) est très animé, des cafés, des restaurants, des promeneurs partout, des spectacles de rue. Et surtout tout est fait et bien fait pour pouvoir profiter de ce centre-ville. Tout est propre et bien aménagé. Nous avons adoré le jardin botanique et ses arbres immenses (Clémentine a voulu y grimper et comme un petit chat ne savait plus comment en redescendre). Le panneau d'entrée met tout de suite dans l'ambiance.

DSC06779DSC06760Seule déception, la programmation de l'Opéra privilégie beaucoup les comédies musicales et les variétés ; il n'y a pas beaucoup de musique classique et d'opéra. Alors tant pis, nous n'avons pas envie de payer des places plus de 100 € pour un spectacle qui ne nous convient pas. Les plages aussi constituent une étape incontournable. Très facilement accessibles en bus, elles sont vraiment une part du Sydney "way of life", surf, plage et grosses vagues. C'est très agréable : elles ne sont pas trop bondées, elles sont propres et jouer dans les vagues est très stimulant !DSC06731 DSC06734Les enfants (surtout Guillaume) se font un peu secouer avant de prendre le truc de bien plonger sous la vague.

Après, il y a d'autres choses qui nous ont plus interrogés : déjà, se promener dans Sydney, c'est avoir l'impression d'être dans un feuilleton américain. Comme si on était à la pointe d'une certaine forme de modernité. Les gens sont "cools" mais "branchés". Il y a vraiment le culte du corps et de l'apparence (à tout âge). Il faut être musclé, bronzé et tatoué .... et surtout le montrer !!! Prenez un personnage comme Woody Allen et imaginez son exact opposé, et vous aurez une idée des australiens que nous avons vu pendant 5 jours. DSC06751Finalement, il y a une certaine banalité à être original (vous me suivez ?). Les gens sont cools, mais sont-ils ouverts à la diversité ? à la différence ?

Les centres de sport et surtout de fitness,  les magasins vendant des produits "énergétiques" sont légion. Les affichages des aliments mentionnent avant tout le nombre de kilojoules. SAM 2842Quoi d'autres aussi ? Il y a des secteurs, des rues, "sans alcool". SAM 2839L'économie est dynamique et le niveau de vie élevé, il y a donc beaucoup d'expatriés, de jeunes, venus à Sydney pour les études ou pour travailler. Mais l'immobilier est très cher, les locations se font à la semaine : 400 € la semaine pour un studio ! Donc beaucoup choisissent la solution de la colocation. Jeff loue à 4 personnes, espagnols, allemand. Avec nous qui campons dans son "backyard", c'est encombré. Jeff prend cela avec beaucoup de tranquilité, cependant un de ses locataires est beaucoup moins  content : 7 français d'un coup, c'est trop pour lui ... Il ne sait même plus où garer son vélo!!!

Nous avons été à Sydney pendant la vague de chaleur et d'incendies qui a fait la une des actualités. Une journée à 43°C à Sydney, 45°C dans le centre du pays et du vent. La Tasmanie, la Nouvelle Galles du Sud (la province où se trouve Sydney) ont été la proie d'incendies terribles. Mais nous, en ville, nous avons eu chaud, et c'est tout. Et puis l'Australie est tellement immense, la seule province de Galles du Sud est plus grande que la France, alors c'est comme quand chez nous, un habitant de Lille entend qu'il y a des incendies sur la côte d'Azur !!! SAM 2841

 

Sydney n'est qu'une étape vers notre destination finale : la Nouvelle-Calédonie. Nous rembarquons donc une seconde fois, nous n'avons pas trop défait les bagages, cela facilite grandement les choses. L'embarquement et le vol sur Air calin (ça fait envie non ?) se passent sans problèmes et nous arrivons le 5 en milieu d'après-midi à Nouméa.

Là nous attend la famille Cazé. Hélène et Nicolas et leurs trois enfants : Josselin, Ronan et Sylvaine. Leur contact nous a été donné par Marlies et Benoit, nos locataires à Jussac. Non contents de chauffer et d'entretenir  notre maison, ils poussent le dévouement jusqu'à nous donner les adresses de leurs amis à travers le monde !!!! (on soupçonne qu'ils n'aient pas envie de nous voir rentrer !!!). Le contact est tout de suite très chaleureux. La famille

Cazé habite la Nouvelle-Calédonie depuis 6 ans. Ils la parcourent dans tous les sens et ont donc pleins de tuyaux et d'idées à nous donner.

C'est une nouvelle expérience qui débute : une île du Pacifique, un nouveau climat, une nature si différente de celle d'Amérique du Sud et cette étrange sensation d'être en France sans y être vraiment. D'après Hélène et Nicolas la côte est et les îles loyauté sont des paradis ! Nous avons hâte d'y aller !

 

Et chez vous, quoi de neuf ? Avez-vous pu profiter de la neige ? Les jours commencent à rallonger un peu ... On vous enverrait bien un peu de chaleur, mais c'est difficile à emballer ...

 

A bientôt !

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L'équipe Des Faurefive

  • : les faurefive parcourent le monde
  • : Nous sommes une famille avec 3 enfants. Nous sommes en voyage autour du monde en famille et à vélo de juillet 2012 à août 2013. Le blog décrit les préparatifs, et surtout notre voyage lui-même. Il nous permet de donner de nos nouvelles, de rester en contact avec nos proches. Et pourquoi pas il peut aussi faire rêver les visiteurs et leur donner aussi envie de voyager en famille.
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A vous de battre les records  !!!