les Incas : article de Guillaume et Clémentine

Les textes ci-dessous ont été écrits par Clémentine et Guillaume, il y a déjà un moment ... mais nous sommes toujours sur le territoire qu'occupaient les incas, et la population est encore très andine. Alors, il est temps de vous en faire profiter !

De la part de Clémentine

Les civilisations avant les incas:

Et oui, chers lecteurs il n'y a pas eu que les incas, bien d'autres civilisations étaient là avant eux. Nous ne les connaissons pas forcément bien à cause de l'absence de l'écriture dans les cultures des civilisations préincas (ou comme mot plus scientifique « précolombiennes »). A l'arrivée des espagnols au 16ème siècle, les incas n'avaient pas intérêt à raconter la longue et complexe histoire des civilisations avant eux car les guerriers incas les avaient tous soumis et ils voulaient se faire la gloire à eux tout seuls. Alors les incas dirent aux espagnols que avant eux il n'y avaient que des sauvages nus et désordonnés, jusqu'à leur arrivée, les rois du monde : LES INCAS. Mais c'était tout faux : leur empire avait à peine un siècle à l'arrivée des conquistadores.

Comment les incas sont arrivés sur terre:

Selon la tradition inca, cette civilisation naquit lorsque Manco Capac et sa sœur Mama Ocllo, enfants du soleil émergèrent de l'Isla del sol* une île sur le lac Titicaca** à côté de la ville de copacabana. Ils fondèrent une culture dans la vallée de Cuzco. La légende de Manco Capac reste incertaine mais il n'y a pas de doute : la civilisation inca est apparue dans la région de Cusco autour du 12ème siècle. Le règne des premiers souverains incas se déroula sans événement marquant et pendant deux siècle, ce peuple constituait un petit état régional. L'empire inca était plus vaste que celui des romains et comptait quelque 40 000 km de routes.  

Les conquêtes incas:

Dans les années 13OO sous le règne de Mayta Capac les incas lancèrent des attaques contre les villages voisins dans la région de Cusco. Mais l'empire inca s'accéléra véritablement sous le règne du neuvième roi : l'inca Yupanqui, qui en 1438 défendit Cuzco contre les envahisseurs Chankas : habitants du nord. Après sa victoire, Yupanqui prit le nom de Pachacutec : « le transformateur de la terre. » Pachacutec consacra les 25 années suivantes à conquérir une grande partie des Andes et la région du Lac Titicaca. Pachacutec fit construire de fabuleux monuments de pierres célébrant les victoires incas comme Sacsayhuaman, le temple forteresse d'Ollantaytambo et peut être aussi le Machupicchu. Pachacutec poursuivit le développement de l'agriculture en terrasses et institua le quechua comme langue véhiculaire. Sous le règne de pachacutec, le territoire inca devient un vaste empire de quelques 10 millions d'habitants. L'empire inca couvrait l'essentiel du Pérou actuel mais aussi la région de l'Equateur, de la Bolivie et du Chili.

Trucs de fou!!!:

L'inca était très exigeant : il voulait du poisson frais tous les matins pour son petit-déjeuner (petit capricieux va). Il mit donc en place un système ingénieux mais fatiguant : les Chasquis (courriers-messagers) des hommes (sûrement des milliers) qui en se relayant arrivaient à amener du poissons frais des côtes jusqu'à Cusco (à vol d'oiseaux environ 400 km de montée et aussi 4000 m de dénivelé en 24 heures. C'EST FOU NON. Et comme ça les Chasquis répondaient aux caprices de l'Inca.

Les sacrifices incas :

Les incas faisaient beaucoup de sacrifices pour leurs dieux : le Soleil, la Lune, l'Arc en Ciel etc. Ils sacrifiaient des animaux mais aussi des gens et même des enfants. Mais pas n'importe lesquels : des enfants de nobles. Des hommes incas emmenaient l'enfant aux fin fond des montagnes. Arrivés là, ils lui faisaient boire de l'alcool jusqu'à ce qu'il devienne ivre endormi. Une fois qu'il dormait comme un chat dans son panier près du poêle, ils l'enterraient dans la montagne vivant mais endormi et une fois cette chose accomplie, les hommes retournaient chez eux. Tandis que l'enfant mourrait étouffé dans son sommeil, enterré dans la montagne perdue. Les incas sacrifiaient les enfants ainsi car comme ils dorment lorsqu'ils étouffent, ils ne ressentent pas la douleur.

*L'isla del sol: L'isla del sol veut dire: l'île du soleil. Nous avons beaucoup apprécié cette île: on ce croirait sur une île Grecque sauf qu'on peut pas se baigner et les maisons ne sont pas blanches.

** Le lac Titicaca: C'est bien rigolo le lac Titicaca mais son nom d'origine est le lac Titi Kharka et cela signifie le rocher du puma.

De la part de Guillaume

L'organisation administrative et politique des incas

A l'apogée de leur puissance, les incas avaient un système administratif et politique très développé. En effet, l'Etat était une théocratie (société où l'autorité est de droit divin) fondée sur l'agriculture. La société était divisée en castes dominées et dirigées par l'Inca qui était vénéré comme un dieu vivant. En dessous de l'Inca se trouvait la famille royale et l'aristocratie, puis les administrateurs impériaux et la petite noblesse. Enfin, il y avait le « peuple » (fermiers et artisans).

Du point  de vue administratif, l'Empire était divisé en quatre régions dont Cusco était le centre. Malheureusement l'Empire inca ne possédait pas d'écriture. A la place, les fonctionnaires utilisaient un système basé sur les nœuds de différentes sortes de laines, de différentes couleurs. Ces nœuds, ou « quipus », étaient de simples rapports comptables, d'autres servaient à se souvenir ou racontaient des histoires, ou encore à mémoriser des formules religieuses. Ces messages sont de nos jours indéchiffrables.

L'architecture inca

C'est peut-être une des réalisations les plus impressionnantes de la civilisation inca. Les temples, palais et forteresses furent édifiées avec des techniques et outils limités. L'architecture est différente selon que l'édifice est religieux, militaire ou d'habitation. L'architecture religieuse (la plus connue) comme les temples, est composée de pierres parfaitement assemblées. En effet, les incas emboitaient les pierres et les taillaient de façon à se qu'elles ne puissent pas bouger et que chaque pierre soit alignée avec sa voisine au point qu'on ne puisse y passer un doigt. Ils servaient aussi d'alliages de métaux : des sillons en forme de T dans chaque pierre étaient creusés. Ils assemblaient les pierres de façon que les sillons forment un I, puis coulaient l'alliage. Cela forme des murs pratiquement indestructibles que nous pouvons encore admirer aujourd'hui. Ces édifices ont résisté à des centaines d'années d'intempéries, et en particulier aux séismes.

A bientôt pour d'autres récits !

Comments

[FAURE Eliane]

Lorsque j'étais écolière (il y a très très longtemps) on nous parlait un peu de la Mésopotamie beaucoup de l'Egypte de ses pharaons et de ses pyramides mais pas du tout des Incas et de leur
civilisation. Aussi voilà mon savoir bien enrichi gràce à votre blog. Bravo Clémentine, bravo Guillaume, mais pourvu que je retienne un peu tous ces noms pas très faciles.
Anaëlle ton blog sur les 1ères villes traversées était bien agréable à lire ; alors courage pour une suite
Clémentine : aucune nouvelle de Petite Rivière. Je commence à m'inquiéter.
Je vous embrasse tous les 3 comme toujours "très fort"
GM Eliane

[Mamy Ariane]

Merci à vous Clémentine et Guillaume, pour cet intéressant récit instructif sur les incas, ainsi que pour les belles photos qui agrémentent celui-ci.
J'espère que Clémentine se remet de sa chute et qu'elle pourra apprécier pleinement la suite de ce voyage.
A bientôt. Mamy Ariane

[Denis]

Petite erreur, Clémentine. Les civilisations préincas étaient des civilisations précolombiennes, c'est exact. Mais la civilisation inca, elle aussi, est une civilisation précolombienne (des fois,
Bernadette me traite de précolombien aussi, et pourtant je suis capable de réparer une roue de vélo).
Quant à l'histoire des Chasquis, pourquoi dire que c'est un truc de fou? Ton père a été plus vite pour faire le tour du Mont Blanc. Oui, je sais, c'était moins long, mais il y avait plus de
dénivelé. Mais c'est vrai qu'il ne portait pas de poisson sur lui (c'est interdit par le règlement, encore un coup des Suisses je suis sûr).

Guillaume, bravo pour ton exposé. Toutefois, nous aurions tous aimé que tu développes un peu plus l'aspect socio-économique de ton approche, en soulignant les interconnexions sous-jacentes à la
problématique macro-économique qui interfère de façon latente entre les activités de commerce ("Geschäftstätigkeit", selon l'acception de Schlumpfigger) et les structures d'encadrement (telles que
les a lumineusement décrites Joao da Silva dans son "Étude de l'influence des paradigmes sociétaux sur les présupposés vernaculaires dans quelques structures féodales: pour une éthologie de la
connaissance").
Si tu pouvais nous faire ça dans la semaine...

Denis

[Denis]

En 1954, on a découvert sur les pentes de la montagne d'El Plomo, dans une sorte de caveau recouvert d'une lourde pierre, la momie d'un enfant de 8 ou 9 ans. L'examen de la momie a permis de
constater que les mains avaient été gelées 24 à 48 heures avant la mort. Des bribes de vêtements témoignaient aussi des efforts de l'enfant pour essayer de recouvrir ses bras et ses mains pour
essayer d'échapper au froid. Il avait donc, effectivement, été enterré vivant, mais même s'il avait été rendu inconscient avant, il s'était réveillé et avait dû passer de sales moments.
Par ailleurs, il existe des textes fiables qui racontent force égorgements et étouffements (même si, venant des Espagnols qui avaient intérêt à se présenter comme les civilisés face aux barbares,
il faut prendre les informations avec des pincettes).
Songeons toutefois au fait que, pour les parents, faire don de son enfant à la divinité était un honneur.
Et quand je vois certains enfants, par exemple ceux qui font un caprice à la caisse du supermarché pour avoir une sucette, il m'arrive de regretter que cette charmante coutume n'ait plus cours.

Denis

[solange Debord]

Merci à tous les deux pour cette belle leçon d'histoire.

Encore une fois, je m'endormirai, ce soir, un peu plus savante qu'hier ! et ce grâce à vous!

Clémentine, je pense souvent à toi et à tous tes malheurs...C'est bien de te dévouer et de prendre tous les tracas et tout et tout...Mais là, je crois que tu as assez donné...Place à la forme et au
bonheur de vivre cette aventure fabuleuse! Grosse bises de Rowan! et à toi aussi bien sûr Guillaume!
Anaëlle, je ne t'oublie pas et j'espère qu'à ton retour tu m'apprendras des jeux péruviens , boliviens, canadiens....
Bises.

Solange