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13 mai 2013 1 13 /05 /mai /2013 11:49
Trekking au Langtang – 1ère partie : le salaire de la peur

Nous revenons de presque deux semaines passées dans le massif du Langtang au nord de Kathmandou, deux semaines au cœur de l'Himalaya tout proche de la frontière tibétaine. Nous étions chez les Tamangs, une des nombreuses ethnies présentes dans la population népalaise. Nous sommes montés jusqu'à 4600 m d'altitude pour nous approcher des glaciers et du Langtang Lirung qui culmine à plus de 7200 m.

Présenté comme ça, vous vous dites « Ouaaahh, quelle aventure !».

Et bien non, pas dutoudutou. Au Népal, l'aventure ce n'est pas pendant le trekking, c'est avant et après, quand il faut prendre le bus pour accéder au village de départ ou pour en revenir.

Certains parmi vous doivent connaître mais pour les autres, attention, vous allez embarquer pour un voyage que vous n'oublierez pas, accrochez vos ceintures (euh non, ici il n'y en a pas), équipez vous d'un sac plastique étanche (euh non, ici on vomit par la fenêtre du bus) et c'est parti !!!

Trekking au Langtang – 1ère partie : le salaire de la peur

Tout d'abord présentons le personnage principal du voyage : le bus.

Ici au Népal, on trouve des Tata. Vous ne connaissez pas, c'est normal : Tata est la grande marque indienne. Dans la région tous les bus et presque tous les camions sont des Tatas. Dans un pays où l'on croit à la réincarnation, on se doute que les normes de sécurité ne sont pas un souci majeur. Le bus Tata classique est forcément très vieux, très rouillé et très inconfortable. Les sièges se détachent de leur fixation. Les freins font un bruit de grincement épouvantable et ne sont pas très efficaces, le temps entre le début du bruit et l'arrêt effectif semble durer une éternité. Il faut dire que les freins ne sont pas aidés par les pneus. De mémoire de voyageur au Népal, on n'a jamais vu un pneu de bus présentant quelque chose ressemblant de près ou de loin à des rainures. Les pneus sont lisses, rechapés jusqu'à ce qu'ils éclatent.

Trekking au Langtang – 1ère partie : le salaire de la peur

Enfin, nous sommes près à prendre les paris : le dictionnaire népalais doit passer directement de « surimi » à « susurrer » mais il n'y a rien correspondant à « suspension ». Toute légère aspérité de la route se traduit pas un bond et un tassement de vertèbres pour les passagers. On se retrouve projetés soit vers le haut la tête écrasée contre les coffres à bagages, soit vers le siège du passager de devant. Or sur les « routes » népalaises, on en est pas au stade des aspérités !!!

Si vous avez le cœur bien accroché, vous pouvez regarder la vidéo (n'oubliez pas le son).

Trekking au Langtang – 1ère partie : le salaire de la peur

Mais ne soyons pas médisants, le bus Tata a aussi des qualités. Il a l'étonnant pouvoir de multiplier à l'infini sa capacité de chargement. A partir d'un nombre forcément limité de places assises, on peut toujours ajouter du monde, debout, assis près du chauffeur, accroché à la portière, assis sur le toit.

Pour conduire un bus sur les routes népalaises, il faut deux personnes : le chauffeur et l'aide-chauffeur. Celui-ci, en général un jeune garçon, a la charge de faire monter les passagers, de les faire payer, d'attacher les bagages sur le toit du bus, et surtout, surtout, de guider le chauffeur dans les passages scabreux (c'est-à-dire assez souvent). Pour cela, l'aide-chauffeur se penche par la portière et transmet des informations au chauffeur à l'aide de codes qui semblent les mêmes dans chaque véhicule : deux coups secs frappés contre la carlingue égale « tout va bien, continue comme ça », un coup brusque égale « arrêt d'urgence », un sifflement roucoulant égale « oulala vas-y mollo, c'est chaud ». Par chance, nous ne connaissons pas le code pour « chute dans le ravin, on est fichu, adieu monde cruel ».

Avant le départ, Nautamine obligatoire pour toute l'équipe. Quelques kilomètres après Kathmandou nous attaquons les montagnes. La route est très sinueuse et très étroite. En effet, pourquoi s'embêter à faire des routes où l'on pourrait circuler facilement ? Les ingénieurs népalais ont dû calculer la largeur de leurs routes en prenant celle de deux bus tata et en ajoutant un ou deux millimètres histoire de leur donner une bonne marge pour se croiser. Cela donne le résultat assez épatant qu'on a souvent la sensation d'être plus proche du passager du bus que l'on croise, que du voisin de son propre bus.

Afin de pimenter encore la chose, il est préférable de ne pas mettre de glissière de sécurité. Ajoutez à cela qu'en dessous, il y a soit un ravin, soit un éboulis, soit des cultures en terrasse mais dont la pente dans tous les cas ne laisse aucune autre alternative qu'une chute de 1000m de dénivelé et vous aurez compris l'ambiance dans le bus à chaque croisement.

Trekking au Langtang – 1ère partie : le salaire de la peur

A l'aller, nous prenons un bus « local ». Il est dans un état épouvantable, s'arrête partout, charge du monde autant que possible. Nous arrivons éreintés après 8 heures de trajet pour 120 km. Le lendemain certains parmi nous en feront encore des cauchemars. Au retour, au diable l'avarice, nous prenons un bus « Super Express Deluxe ». Super Express, on a compris : c'est parce qu'il est direct et donc ne prend pas d'autres passagers que ceux assis. « Deluxe » ??? Nous cherchons encore pourquoi. Il est dans un état aussi pitoyable que celui de l'aller, et nous sommes peut-être encore plus secoués.

Lors d'un croisement, le millimètre de marge s'avère insuffisant : en effet, de temps à autre, des paysans déversent leurs grains sur la chaussée afin qu'ils soient concassés par les véhicules de passage. Le tas de grains empiète sur la route, réduit la marge, résultat notre bus fait une rayure à l'adversaire d'en face. Ayayaye ! Les bus sont déjà bien amochés, mais avoir une rayure (de plus) provoquée par l'autre, c'est inacceptable : une demi-heure de discussion s'ensuit pendant laquelle évidemment une multitude de véhicules en tout genre s'entasse de chaque côté.

Trekking au Langtang – 1ère partie : le salaire de la peur

Nous arrivons à Kathmandou après 7h30 de trajet, toujours pour 120 km ….Super Express effectivement ! Éreintés à nouveau, mais plus d'avoir été secoués dans tous les sens, que par peur de tomber : maintenant, on fait confiance au chauffeur ! Il connait la route par cœur.

 

Bon allez, il faut que l'on vous parle du trekking maintenant. C'était super, et c'est quand même ce que l'on a principalement retenu !! A suivre …. demain si tout va bien.

 

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commentaires

P
Bonjour, c'est avec un grand plaisir que je serai du comité d'accueil!!!!!!<br /> Mais le mois d'août est encore loin et votre route longue......qu'elle soit toujours aussi bonne.<br /> Demain concert à Massiac: fête pour leur 20 ans.<br /> Bon courage!! Pierre
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B
Dans les années 50-60, Simca commercialisait des Arondes, puis des P60. L'un des modèles était baptisé &quot;Deluxe&quot;. C'était la moins chère. D'ailleurs, pour punir les acheteurs de ne pas avoir pu se payer l'Elysée ou la Grand Large, la Deluxe était privée de baguettes chromées en bas de caisse, et les déflecteurs avant ne s'ouvraient pas (ce qui est fort pour des déflecteurs). on imagine la honte des conducteurs forcés d'exhiber des bas de caisse nus en ces temps pudibonds.<br /> ce petit rappel historique seulement pour vous montrer que, imdubitablement, les commerciaux de chez Tata (à moins que ce soit ceux des entrrepises de transport népalais) sont des anciens de chez Simca. <br /> Comme quoi il n'y a pas que vous qui portez loin de chez nous le prestige de la culture française.<br /> <br /> Denis
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P
The contrast with New Zealand is amazing. What a wonderful time you are having. Cool haircut William!<br /> Kisses from Phil and Veronica
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B
Le titre de votre article correspond bien au texte qui suit et aux images ! Pire que les voyages en taxi brousse à Madagascar encore que.... Je crois que ces 2 jours de trajet m'auraient filé des courbatures monstrueuses mais la suite en valait bien la peine. Bravo aux filles pour le portage et bon anniversaire avec beaucoup de retard à Anaëlle. bises à tous.
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P
Coucou<br /> Je viens de passer encore un moment avec vous....voir vos photos....vos reportages....les sites conseillés<br /> Mais où trouvez-vous le temps de préparer tout ça??<br /> Et techniquement quel matériel avez vous pour nous faire partager votre aventure??<br /> Je suis vraiment admiratif!!<br /> Mais prenez un peu de temps pour vous remplumer, vous avez l'air en forme mais un peu maigrichons et fatigués.<br /> Bonne route et bon courage!! Pierre
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